Tunisie: Malaise homosexuel en images

«Les scènes où Malik et son copain font l’amour sont d’une sensualité inouïe» écrit une bloggeuse au sujet du long métrage, «Le Fil». Après avoir travaillé sur la série H de Canal+ et côtoyé Téchiné, Mehdi Ben Attia a tourné un film en Tunisie, sur…l’homosexualité !

Malik est un Tunisien résident en France. Il est homosexuel. Après la mort de son père, il doit revenir à son pays d’origine et vivre de nouveau chez sa mère. Difficile de faire son coming out dans une société arabo-musulmane plutôt conservatrice. C’est ce que raconte le dernier film du réalisateur tunisien Mehdi Ben Attia, intitulé «Le Fil». Pour Malik, gêné par la difficulté d’avouer à sa mère son orientation sexuelle, tout change après sa rencontre avec Bilal, un jeune architecte. Il tombe amoureux de lui. Et c’est sous le soleil tunisien que ce couple gay baignera dans le bonheur.

«Le Fil» sera sur les grands écrans français à partir du 21 avril 2010. On trouve en tête d’affiche de ce long métrage le réalisateur lui-même ainsi que Salim Kechiouche et Claudia Cardinale. Le casting comprend plusieurs acteurs tunisiens. On citera Ramla Ayari, Abir Bennani, Lotfi Dziri, Samia Rhaiem ou encore Aly Mrabet. Produit par Mille et Une Productions, «Le Fil» a été tourné en Tunisie. Et à ce que nous sachions, le film n’aura pas sa chance dans les salles du bled.

Au-delà du sujet, les scènes très osées, voire choquantes pour une société comme la nôtre, sont les raisons qui ont limité la distribution de ce film à l’Hexagone. Ex-Blonde, une bloggeuse qui a assisté à l’avant-première du film, en mars 2009, a écrit : «Les scènes où Malik et son copain font l’amour sont d’une sensualité inouïe, la relation des corps avec la caméra est naturelle et dégage une sensibilité qui ne laisse pas indifférent». Il suffit de quelques scènes de nudité dans un film tunisien sorti en salle pour qu’une polémique enflamme les médias locaux. Que dire alors de l’homosexualité interdite non seulement par les mœurs sociales et la religion musulmane mais aussi par la législation tunisienne.

Rappelons que deux films tunisiens ont déjà évoqué l’homosexualité. En 2005, Fleur d’Oubli (Khochkhach, en VO) de Salma Baccar a abordé le sujet avec les personnages interprétés par Raouf Ben Amor et Mohamed Ali Ben Jemaa. Bien avant ceci, Nouri Bouzid
a traité le même sujet dans «L’Homme de Cendre», en 1986. Et voici qu’en 2010, Mehdi Ben Attia propose une gay pride cinématographique.

T.M

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