Tunisie : Les révélations d’Ayoub Massoudi, ancien conseiller de Moncef Marzouki

 

Invité sur Attounissia Tv, Ayoub Massoudi, ancien conseiller de Moncef Marzouki a fait part de sa déception. Selon ses termes, le Président de la République est «déconnecté de la réalité». Pour lui, Ennahdha est «une copie du RCD».

ayoub-massoudi-160712-320«Je suis enfin libre», ainsi s’intitule le texte publié par Ayoub Massoudi, le 28 juin dernier, sur son blog. Voilà que deux semaines, après y avoir annoncé sa démission, il revient sur les raisons de cette décision au cours d’un entretien télévisé. Ex-conseiller de Marzouki et chargé de la communication présidentielle, Ayoub Massoudi a été l’invité de Soufiane Ben Farhat, dimanche soir, dans l’émission «Fasl Al-Makal » sur Attounisia Tv.

Il y va cash et sans langue de bois. Ayoub Massoudi ne mâche pas ses mots. «Ennahdha est un RCD religieux» lance-t-il. Il pointe du doigt le déséquilibre au sein de la coalition formée par Ennahdha-Ettakatol –CPR. Il est clair qu’il n’apprécie guère qu’Ennahdha soit le seul parti à tirer profit de la coalition ne laissant aucune marge de manœuvre pour ses deux alliés.

«Tout ce qui n’est pas Troïka est contre-révolutionnaire», c’est ce qu’on essaie de faire croire au Président Moncef Marzouki selon Ayoub Massoudi. «Il y a des personnes qui ont persuadé Marzouki que la Troïka représente la Révolution et que tous les autres partis ne sont que des forces de répression. La vérité est que Ennahdha ne représente plus la Révolution» a-t-il indiqué. Il n’hésite pas à critiquer le rôle tenu par certains conseillers dont il taira les noms. D’après Massoudi, ces derniers cacheraient ce qui se passe dans le pays au Président et ne cesse d’alimenter et d’essayer de la convaincre de la théorie du complot.

Affaire Baghdadi Mahmoudi : «une trahison de l’Etat»

L’extradition de Baghdadi Mahmoudi, ancien Premier ministre libyen, avait crée une crise entre la présidence et le gouvernement. Massoudi affirme que c’est un journaliste qui l’a appelé pour vérifier l’information, alors qu’il n’était pas au courant. Il appelle à son tour Imed Daymi, directeur du cabinet présidentiel, et Samir Ben Amor, conseiller principal de Marzouki. Les deux hommes n’étaient pas informés non plus.

Massoudi a également relevé que le ministre de la défense Abdelkrim Zbidi et le Général Rachid Ammar accompagnaient le Moncef Marzouki et étaient, tous les deux au courant de cette extradition mais l’ont caché au président de la République. «Le ministre de la Défense aurait dû être démis de ses fonctions, c’est le minimum». déclare-t-il et d’ajouter : «J’étais pour mettre la pression sur le gouvernement et aller jusqu’à la motion de censure» pour démontrer la gravité de cette affaire qu’il qualifie clairement d’une «trahison de l’Etat».

Par rapport à son parti, le CPR, Massoudi estime que cette formation politique manque cruellement de leaders aujourd’hui. Au sujet de Mohamed Abbou, l’ancien conseiller avoue ne pas avoir été surpris par ses premières déclarations sur l’extradition de Mahmoudi [Abbou, a déclaré à Shems FM, que légalement c’est au gouvernement de prendre cette décision et non pas la Présidence, NDLR]. Massoudi dit ne pas comprendre les déclarations contradictoires de Mohamed Abbou le ministre soutenant la décision d’extradition, et Mohamed Abbou le secrétaire général du parti, demandant des explications tout en condamnant cette décision. Une condamnation du parti que Massoudi ne trouve toutefois pas assez ferme.

Amer et déçu, Massoudi a déclaré son intention de repartir en France cette semaine, où il a laissé sa femme et ses enfants pour rejoindre la Révolution.

S.B.H

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