Campagne #Warri : Pour sensibiliser quant à la violence infligée aux femmes en Tunisie

Les images choquent, les chiffres le sont encore plus. La violence faite contre les femmes en Tunisie est en ascension fulgurante depuis 2010. La société civile tunisienne a décidé d’agir en lançant la campagne #Warri. Des photos de femmes dénudées et frappées qui dérangent plusieurs personnes mais qui reflètent une réalité bel et bien ancrée dans notre société ont été relayées sur le net.

Pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène, il faut revenir aux statistiques publiées par le CREDIF, centre de recherches, d’études, de Documentation et d’information sur la femme. 60 % des femmes tunisiennes subissent des violences conjugales, plus de 50% d’entres elles sont victimes de violences dans l’espace public, 8 sur 10 ont fait l’objet de violence sexuelle, soit 10% de plus qu’en 2010. 73% des femmes victimes de violences sont des femmes au foyer. Pire, 81% des femmes violentées n’osent pas porter plainte.

Plusieurs actrices et personnalités tunisiennes, à l’instar de Fatma Ben Saidan ou Rim El Benna et Amira Derouiche ont posé devant la caméra du photographe Karim Kammoun qui a effectué une série de clichés dénonçant ces violences. Ces photos ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.

La campagne Warri ( ou Montre en arabe) a pour slogan: «La violence est plus grave que la nudité». Car normalement c’est les traces des coups, le sang et les dommages physiques et moraux qui devraient offusquer et non des bouts de corps dénudés.

Le collectif d’associations derrière la campagne Warri a lancé une page Facebook https://www.facebook.com/warriTN/ et un site http://www.warri.co/ , espace virtuel qui sert à briser le silence car la violence qu’elles subissent ne s’arrête pas au coups : le regard de la société et le traitement des médias exercent sur ses femmes une forme de censure qu’elles vivent comme un prolongement de la violence subie.

Le collectif Warri Tunisie demande aux femmes qui subissent des violences de s’exprimer pour briser ce tabou et se protéger. Elles sont invitées à appeler les numéros disponibles sur le site et à poster leurs témoignages pour « Ne pas Laisser la censure nourrir la violence ! ».

S.B.

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