FTDES : La moitié des jeunes tunisiens veulent émigrer vers l’Europe

” Sur un échantillon de 1168 jeunes tunisiens, 45.2% âgés entre 18 et 34 ans disent vouloir émigrer vers l’Europe “, révèle une étude réalisée par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) sur ” les jeunes et la migration non réglementaire: enquête de terrain des représentations sociales, les pratiques et les attentes “.

La même étude, dont les résultats ont été présentés mardi à Tunis lors d’un point de presse tenu au siège du FTDES, démontre qu’environ 25% des jeunes ont pensé à émigrer au lendemain de la révolution et que 30% pensaient déjà à quitter le pays avant la révolution.

S’exprimant à cette occasion, Abderrahmane Hédhili, président du FTDES, a rappelé que 35 mille jeunes tunisiens ont émigré clandestinement vers l’Europe depuis la révolution, précisant que le gouvernement avance le chiffre de 20 mille personnes.

Hédhili a ajouté que la plupart des Tunisiens ayant émigré clandestinement sont des jeunes et des étudiants, non chômeurs, issus de quartiers marginalisés et victimes d’exclusion économique et sociale.

Il a, en outre, souligné que plus de 1500 personnes, dont mille Tunisiens, ont trouvé la mort en tentant de franchir illégalement les frontières maritimes italiennes.

Selon l’étude, la détérioration des conditions de vie, la menace terroriste, la multiplication des mouvements de manifestation -notamment dans les régions intérieures- l’absence de solutions, le départ de plusieurs investisseurs étrangers, le recul du secteur touristique et l’impossibilité d’améliorer les conditions de travail dans le secteur agricole, sont les principales raisons ayant poussé les jeunes à réfléchir sérieusement à la migration.

S’agissant des sources de financement des projets de migration irrégulière, la même étude indique qu’environ 82% des personnes interrogées ont exprimé leur disposition à autofinancer leurs projets, tandis que 44% d’entre elles comptent sur leurs parents pour le faire.

Aussi, 24% des jeunes sondés ont-ils affirmé connaitre des passeurs dans leurs quartiers, et 15% les ont déjà contactés, sachant que l’étude a porté sur six quartiers populaires dans six régions différentes du pays.

Il s’agit de quartiers à forte densité de population et dépourvus de toutes commodités et d’espaces culturels: la cité Ettadhamen (L’Ariana), la cité Ezzouhour (Kasserine), Zarzis ville (Médenine), Zahra (Mahdia), le quartier Taïeb M’hiri (Le Kef) et la cité Essourour (Gafsa).

Par ailleurs, l’étude révèle que les trois quarts des interviewés sont conscients que les émigrés clandestins sont confrontés à d’importants problèmes et environ 41% se disent informés de la législation tunisienne, notamment celle relative à la migration irrégulière.

De plus, 57% d’entre eux appellent à dépénalisation de la migration clandestine et revendiquent leur droit à la mobilité, estimant que la migration demeure la seule solution possible pour améliorer leurs conditions de vie, tandis que 42% estiment qu’il convient de l’incriminer pour éviter la perte d’autres vies humaines.

Réalisée en partenariat avec la fondation Rosa Luxemburg, l’étude a touché 53,3% de jeunes hommes et 46,7% de jeunes femmes, issus des six quartiers, à raison de 200 jeunes par quartier.

Avec tap

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