eL Seed et Bahia Chiheb, lauréats du prix Unesco-Sharjah pour la culture arabe 2016

“C’est la calligraphie arabe qui m’a fait accepter mon identité française”, a déclaré à l’agence Tap, l’artiste calligraphe français d’origine tunisienne, eL Seed, lors de la cérémonie de remise du prix Unesco-Sharjah pour la culture arabe, organisée mardi au siège de l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris.

eL Seed a indiqué que c’est la calligraphie arabe qui lui a permis de créer: “J’ai rejeté mon identité française et j’ai embrassé mon identité arabe”, a ajouté l’artiste qui “grâce à la calligraphie arabe qu’il a compris que l’identité n’est pas unique, mais multiple”. Pour lui, “le pont qui a été créé grâce à la calligraphie entre ces deux cultures, “ma culture française et ma culture tunisienne” qu’il dit utiliser de la même façon pour créer des ponts avec les autres cultures.

Né à Paris de parents tunisiens, en 1981, eL Seed prône la paix, la tolérance et l’ouverture à travers ses travaux artistiques qui regroupent calligraphie, poésie et graffiti. Attiré par la langue arabe, eL Seed a appris à l’écrire et à la lire à la fin de son adolescence. Il a depuis, donné libre cours à ses idées pour faire parler cette langue à travers différents genres artistiques et créer “un dialogue visant à remettre en cause les raisonnements stéréotypés associés à la culture arabe et islamique en Europe”.

eL Seed est le lauréat de la 14ème édition du prix Unesco-Sharjah pour la culture arabe, ex aequo, avec l’artiste designer et historienne d’art, Bahia Chiheb née en 1977 en Egypte. Désignés le 26 mars derniers, les deux lauréats partagent à égalité ce prix d’un montant de 60 000 dollars.

Bahia Shehab, née en 1977, est une artiste, designer et historienne de l’art égyptienne. Ses créations sont présentées à travers le monde lors d’expositions, dans des galeries d’art ou encore dans la rue. Artiste de calligraffiti dynamique et engagée, Bahia Shehab est à l’origine du projet No, A Thousand Times No, une série de graffitis axée sur les mille façons d’écrire « non » en arabe. Son travail met en avant les problèmes associés aux injustices politiques et économiques, les difficultés personnelles ou encore les violations de droits liées au genre. Il témoigne également de sa conviction que l’art est un outil de changement qui peut inciter à sortir de sa zone de confort et à combattre en faveur de la justice.

Ce prix “a été créé par les Emirats Arabes Unis pour récompenser les efforts de deux personnalités ou organisations, l’une originaire du monde arabe et l’autre d’un pays non arabe ayant contribué de manière significative au développement, à la diffusion et à la promotion de la culture arabe dans le monde”, d’après le communiqué de l’Unesco.

Avec tap

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