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Tunisie : Blick Bassy brille à l’Etoile du Nord

Blick Bassy a donné un concert, le 16 novembre, à l’Etoile du Nord, à Tunis. L’artiste camerounais a incendié la piste. Blick Bassy scande en scat les mélodies improvisées de son guitariste. Le jam était tout simplement irrésistible.


Blick Bassy a donné un concert, le 16 novembre, à l’Etoile du Nord, à Tunis. L’artiste camerounais a incendié la piste.

Blick Bassy scande en scat les mélodies improvisées de son guitariste. Le jam
était tout simplement irrésistible.

Vers 22h, quelques hommes ivres sortent du Bar Florida, en face du «Théâtre de l’Etoile du Nord». Ils rasent les murs de l’Avenue Farhat Hached, au centre ville de Tunis. Dans ces rues sombres, il n’y avait qu’eux, ou presque, sous les yeux attentifs des flics qui les guettaient. «Presque» parce que les autres présents étaient quelques dizaines de personnes en attente de l’ouverture des portes de la salle. Ils ont fait le déplacement pour le concert du chanteur et musicien camerounais Blick Bassy. Programmé dans le cadre des JTC 2009, ce concert est présenté comme un complément à la manifestation théâtrale tenue sous le slogan «Théâtre sans Frontières».


Périple sonore

Dans la salle de spectacle du café-théâtre de l’Etoile du Nord, une bonne centaine de spectateurs étaient au rendez vous. Un nombre assez restreint mais suffisant pour remplir cette petite salle. Vêtue de blanc, Blick Bassy monte sur scène et commence à chanter en s’accompagnant de percussions. Yeux fermés, l’artiste est déjà dans son univers. Il s’envole et y embarque le public avec lui. Les percus s’arrêtent. Atterrissage ! Une escale pour laisser son groupe monter à bord et mieux mener l’escapade musicale.

«Je vous invite à ce voyage avec nous et j’espère qu’on va partager de beaux moments.» lance Blick Bassy au public. Avec Kouyaté Guimba à la guitare, Alioune Wade à la basse et John Grandcamp aux percussions, Blick Bassy a accompagné son chant par le riff de la guitare rythmique. Installés en demi-cercles devant la scène, des tables et des chaises ont été prévues pour le public. Les plus sensibles aux entrainants rythmes ouest-africains se sont laissés entraîner sur la piste de danse juste devant la scène. Décor de théâtre romain par-ci, un coin café-théâtre à la parisienne par là, les murs exposent mêmes des photos prises de scènes théâtrales. Sous les lumières tamisées, le contraste clair-obscur de ces œuvres picturales a trouvé plus de densité. Une déco favorable pour la chaleureuse musique de Blick Bassy et de ses musiciens.


«Léman», miroir d’une destinée

Bassy dédie un de ses morceaux « à ceux qui quittent leurs familles, leurs femmes, leurs enfants…leur pays pour pouvoir trouver du boulot». La sensibilité de cet artiste camerounais envers ces gens dont il fait partie est, en effet, exacerbée. Ex chanteur et souvent auteur du groupe Macase, Blick Bassy a quitté ce combo considéré comme le pionnier de la nouvelle génération musicale au Cameroun. Après dix ans d’activité et deux albums à succès, cet artiste a lancé sa carrière solo en 2005. En 2007, il quitte Yaoundé pour Paris. Après un an truffé de nombreux concerts, le directeur du label hollandais World Connection repère sa page Myspace. Il se déplace pour un concert de Blick Bassy tenu dans une petite salle parisienne. Quelques semaines plus tard, le contrat est signé. Son premier album solo «Léman», “le miroir” en bassa (dialecte camerounais), sorti en 2009, a été enregistré au studio de l’icône malienne Salif Keita. «L’Afrique pleure…c’est qu’elle a besoin de ses enfants pour qu’ils reviennent la guérir de ses douleurs» lance Blick Bassy au public. Fortement attaché à ses origines, il a animé ce concert avec une musique puisant dans la richesse des rythmes traditionnels bassa. Avec brio, ses morceaux arrivent à s’approprier la musique soul, le jazz et la bossa nova. Jonglant entre les baguettes de sa batterie et les percus africaines, son batteur sature la piste à l’aide du groove amené par son excellent bassiste, également au backing vocal. Le public a envahi la piste.
Blick Bassy scande en scat les mélodies improvisées de son guitariste. Le jam
était tout simplement irrésistible.


Thameur Mekki

Crédit photos : Wassim Ghozlani

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