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Tunisie : Court Tunis ! Court…métrage

En Tunisie, la montée de la production des courts métrages en nombre et en qualité est une évidence. «Tunis Tous Courts 2009» le prouvera sans doute aux cinéphiles. Les jeunes cinéastes, eux, n’attendent plus de subvention ministérielle.

En Tunisie, la montée de la production des courts métrages en nombre et en qualité est une évidence. «Tunis Tous Courts 2009» le prouvera sans doute aux cinéphiles. Les jeunes cinéastes, eux, n’attendent plus de subvention ministérielle.

«Avec les moyens de filmage et de montage qui deviennent plus accessibles, plusieurs cinéastes, et pas seulement parmi les jeunes, se sont mis à la tâche sans attendre une subvention ministérielle pas toujours sûre» affiche la présentation de «Tunis Tous Court 2009». Organisé par l’Association Tunisienne pour la Promotion de la Critique Cinématographique (ATPCC), cette manifestation a pour objectif de mettre en valeur ces courts métrages tunisiens en mal de distribution. L’ATPCC a pu dénicher deux salles de cinéma partageant sa réflexion et son engagement en faveur de la cinéphilie. Les salles de cinéma «Le Mondial» et «CinémAfricArt», partenaires de la manifestation depuis sa première édition en 2005, accueilleront les projections. Les Soirées du Court Métrage Tunisien, «Tunis Tous Courts 2009», se dérouleront jeudi 24 décembre à partir de 20h et vendredi 25 décembre à partir de 19h30. Que des prods de 2008 et 2009 ! 

Entre fiction et documentaire, douze films seront projetés durant les deux soirées de «Tunis Tous Courts». Même le cinéma d’animation y marque sa présence avec «l’Enfant-roi» de Mohamed Houssine Grayaâ. Alliant ombres chinoises manipulées et infographie, le film est une sorte de fable africaine. Sorcellerie, sagesse des ancêtres et fin glorieuse, diverses composantes scénaristiques du conte de fées s’y mêlent. Rappelons que le metteur en scène de ce court métrage, Mohamed Houssine Grayaâ, n’est autre que l’acteur en tête d’affiche des long métrages «Khorma» et «La Tendresse du Loup» de Jilani Saadi ainsi que «Cinecitta» d’Ibrahim Letaief. Si Mohamed Grayaâ se réfère à la culture africaine dans son œuvre, le réalisateur Mohamed Ikbel Chakchem s’inspire de la culture arabo-musulmane dans son court métrage «Les Oiseaux du Paradis»,  au programme de «Tunis Tous Courts».

De son côté, la jeune Alia Nakhli a tourné une fiction sacrément décalée. Son premier court métrage «Ciné Siesta» est une sorte de chronique filmique sur une journée particulière passée dans une salle de cinéma tunisienne. La deuxième participation d’une réalisatrice féminine dans «Tunis Tous Courts» est signée Saoussen Saya. A travers «Fée/Mâle», la jeune réalisatrice met à nu deux personnages sur une scène de théâtre.

Egalement au programme,«Prestige» de Walid Tayaa, une comédie aussi dénonciatrice que décapante. Quant à Mamdouh Ben Abdelghafar, un réalisateur venant du monde de la pub, il a opté pour la comédie dans sa première œuvre cinématographique avec «S.O.S Muezzin». Mais Mamdouh n’est pas le seul évadé du petit écran. Tarak Khalladi fait ainsi partie du staff de production de plusieurs émissions de Nessma TV dont «Star Ac’ Maghreb», «Dar Familya» ou encore «Ness Nessma» actuellement. Il participe à «Tunis Tous Courts» avec «Le saut d’ange», un court métrage de fiction. Dans des registres différents, la programmation de «Tunis Tous Courts 2009» nous réserve «La Danse des Cimetières» de Moncef Ben M’rad et «Bas Bord» de Ridha Tlili alias Ayan Ken.

Le documentaire marque sa présence dans ces deux soirées consacrées au court métrage tunisien avec trois films : «Ils ont choisi l’Islam» de Sofiène Ben M’rad, «El Mekkirama» d’Habib Mestiri et «Eve à mes yeux» d’Anouar Lahouar.

«Seulement, et vues les réalités de la distribution et de l’exploitation des films en Tunisie, ces œuvres courtes n’avaient pas d’espaces pour être visibles. Surtout que les chaînes de télévision semblent les ignorer» souligne les organisateurs dans leur présentation de l’événement. Télé réalité, feuilletons turques et émissions de variété trustent les grilles de programmation des chaînes tunisiennes et jouent les prolongations. Sur nos petits écrans, les émissions culturelles ne cessent de débattre de la situation du cinéma tunisien et de s’apitoyer sur son sort. La montée de la production des courts métrages en nombre et en qualité est pourtant une évidence : les meilleurs sont les plus courts. Une complémentarité entre les productions cinématographiques et les choix de programmation des chaînes télé, en Tunisie, est absolument nécessaire. Pour l’épanouissement du paysage audiovisuel tunisien !


Thameur Mekki

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