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Tunisie : Microsoft, pour solde de tout compte

L’Etat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations. Le Club des Utilisateurs des Logiciels Libres en Tunisie juge l’addition salée. Mais la facture Microsoft a baissé…

L’Etat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations. Le Club des Utilisateurs des Logiciels Libres en Tunisie juge l’addition salée. Mais la facture Microsoft a baissé.

Comme chaque année, l’Etat tunisien sort son portefeuille pour mettre à jour les différents systèmes informatiques de ses administrations et organismes publics. Le principal bénéficiaire ? Microsoft, bien entendu, qui nous propose en contrepartie les droits d’utilisation de ses logiciels et de ses systèmes d’exploitation. Seulement par rapport à celle de l’année 2009, la facture de 2010 a sensiblement baissé…

En effet, la firme de Redmond n’a réussi à vendre en 2010 que 6.3 millions de dinars de licences et autres logiciels (contre 7.8 millions en 2009). Information confiée par nos confrères de Webamanagercenter, qui soulignent que ce recul est dû essentiellement à la baisse cette année, du montant du plus gros consommateur de licences Microsoft en Tunisie : le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie. Ce dernier a payé une facture de 546.000 DT contre 2.74 pour l’année 2009. Même son de cloche pour le Ministère des technologies de la communication qui ne s’est accordé qu’une modeste enveloppe de 18.000 DT cette année chez Microsoft.

Car force est de constater qu’en s’acquittant de ses droits microsoftiens, la Tunisie s’érige en bon élève et comme dirait l’adage, « toute bonne action mérite récompense ».

Ainsi, on ne figure « curieusement » plus, parmi les plus grands repaires de pirates informatiques ! Tiens, tiens….

Un rapport de l’année 2008 émanant de la Business software alliance place la Tunisie en 15ème position en matière de respect des droits d’auteurs informatiques et ce, bien loin devant d’autres pays comme le Bangladesh ou l’Arménie. Quant on sait que le BSA  n’est autre qu’un regroupement défendant les intérêts des principales multinationales américaines éditrices de logiciels…

Quoi qu’il en soit, certains ont dû mal à digérer cette facture plutôt salée payée rubis sur l’ongle par la Tunisie. Les membres du Club des Utilisateurs des Logiciels Libres en Tunisie CULLT, par exemple, ne goûtent guère la soupe à la grimace. Ce groupe, constitué de 473 membres, propose des moyens de diffusions, d’annonces et d’information d’intérêt général concernant diverses activités tournant autours du logiciel libres.

Ses membres affichent leur mécontentement, considérant ces achats comme du gaspillage. Pour cela, ils mettent en exergue le peu d’intérêt dont fait part la Tunisie à l’égard du logiciel libre, en comparaison avec les produits commerciaux et « un peu chers » de Bill Gates.

But money is money…

Ainsi, Nizar Kerkeni, membre de Ubuntu Tunisie, fait remarquer : « le propriétaire est arrivé alors le locataire doit payer le loyer et je pense que l’année prochaine, on payera plus avec l’arrivée de la nouvelle version de Windows!!! ».

Mohamed Ikbel Boulabiar, lui, est carrément sarcastique, et relève : « on a beaucoup d’argent, donc c’est pour ça qu’on paye Microsoft puisque c’est une petite société et qu’on doit l’encourager à se développer… ». Plus sérieusement, Mohamed Ikbel estime ainsi que : «6 milliards permettent de payer au moins 500 ingénieurs durant une année complète. 500 ingénieurs qui travaillent une année complète peuvent, d’après ce que je pense, (…) ajouter plein de fonctionnalités à OpenOffice, faire des milliers de tutoriaux, modifier tout l’interface de Linux pour le rendre simple aux administratifs, coder ex nihilo les logiciels qui manquent».

On notera cependant que le ministère des Technologies de la Communication a prévu un budget conséquent de 400.000 DT pour l’Open Source. Un pas qui sera certainement apprécié à sa juste valeur par les tenants du libre, en Tunisie.


Samy Ben Naceur

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