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Tunisie : Notre derja envahit le web

Issue d’un mélange de pas moins de 5 langues (arabe, français, italien espagnol, turque..), voilà que notre derja jouit d’une popularité sans précédent chez les jeunes hyperbranchés d’aujourd’hui. Et voilà qu’elle arrive à s’immiscer dans la sphère de la pub et des TIC.

Issue d’un mélange de pas moins de 5 langues (arabe, français, italien espagnol, turque..), voilà que notre derja jouit d’une popularité sans précédent chez les jeunes hyperbranchés d’aujourd’hui. Et voilà qu’elle arrive à s’immiscer dans la sphère de la pub et des TIC.

Sama3ni, Otlobni, chkouni Elissa… autant de termes qui résument à eux seuls la richesse de notre bonne vieille derija, notre dialecte aromatisé aux senteurs du terroir. Et n’en déplaise aux puristes et aux tenants de l’intégrisme linguistique, notre parler semble s’être parfaitement adapté au paysage médiatique actuel.

Issue d’un mélange de pas moins de 5 langues (arabe, français, italien espagnol, turque..), la richesse de la langue Tunisienne envahit la sphère de la pub et des TIC.

On retrouve ainsi la derja pratiquement partout : tantôt dans les SMS des jeunes d’aujourd’hui, tantôt en pleines campagnes publicitaires urbaines numériques. Et dernièrement, elle a même fait son entrée remarquée au sein des noms de domaines du web….

Nos opérateurs téléphoniques semblent s’en être donné à cœur joie : Pendant que Tunisie Télécom expose ses offres Machmoum et Ayahaia 3alamia, de son coté, l’opérateur privé Tunisiana barde, la majorité de ses options téléphoniques e ses services de termes et de mots tous issus de notre quotidien : Samma3ni(fait moi écouter), Dhayafni (invite moi), …. On se souvient même de la pub détonante liée à l’option étudiant « Ashabi »(mes amis) dont le slogan était : 3ich, Fadlek, adh7ak,….

Quant à Elissa, il semblerait que c’est l’intégralité de sa charte graphique qui soit bâti sur le dialecte tunisien. Il suffit de se rendre sur la page d’accueil du site du jeune opérateur téléphonique, pour constater que chaque rubrique et onglet est tunisifiée à souhait. Sans doute pour accentuer encore plus l’esprit « fun » du site.

Idem en ce qui concerne les noms de domaines des nouveaux portails web, qui ont laissé au vestiaire la langue de Molière au détriment de noms en derja dont la popularité semble être sans équivoque pour les jeunes hyperbranchés d’aujourd’hui. On peut dès lors, citer Tunisiana Hafla, le site événementiel de Tunisiana orienté animations d’été où encore weenee, site destiné à l’option GPS de l’opérateur privé

Cette nouvelle tendance semble même en pleine recrudescence, car elle touche aussi la plupart des portails tunisiens fraichement débarqués à l’instar des sites consacrés au téléchargement à l’instar de Kolchay et Tawataw,..Mais encore, le très suivi Mayfootekchay, pour la richesse de ses vidéos et programmes télévisés rediffusés en streaming….

Même le réseau social Facebook ne déroge pas à cette nouvelle règle littéraire, bien de chez nous. Rappelez-vous de l’application iSpeak tounsi  : le premier dictionnaire à la fois collaboratif, bilingue et virtuel proposant des traductions françaises du dialecte tunisien.

En ce début d’ère numérique, il est indéniable que notre derja, malgré le fait qu’elle soit déjà multiséculaire, ne nous lâchera pas de sitôt, car comme dirait l’adage « Les mots sont des symboles qui postulent une mémoire partagée » (Jorge Luis Borges).

S.B.N

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