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Tunisie : 45% des profs ignorent l’informatique

C’est le résultat accablant d’un rapport sur la pénétration des Logiciels libres en Tunisie. L’étude qui promet de faire des vagues a été réalisée pour le compte du ministère des Technologies de la Communication. Et pour l’occasion, les inspecteurs de l’Education Nationale y vont aussi de leur grain de sel.

C’est le résultat accablant d’un rapport sur la pénétration des Logiciels libres en Tunisie. L’étude qui promet de faire des vagues a été réalisée pour le compte du ministère des Technologies de la Communication. Et pour l’occasion, les inspecteurs de l’Education Nationale y vont aussi de leur grain de sel.

«L’informatique est un outil bien présent dans l’enseignement secondaire, 97.9% des inspecteurs interrogés déclarent que l’informatique est intégrée à l’enseignement de leur discipline. Néanmoins plus de 45% des enseignants ignorent complètement l’usage de l’outil informatique ou disposent d’un niveau basique». C’est le résultat accablant d’un rapport qui fait un état des lieux sur la pénétration des Logiciels libres en Tunisie.

Ce rapport qui porte le titre «Étude stratégique sur les Logiciels Libres» a été réalisé conjointement par l’Institut de Sondage et de Traitement de l’Information Statistique (ISTIS) et la société d’ingénierie informatique MedSoft pour le compte du ministère des Technologies de la Communication. Il y fait un état des lieux sur l’utilisation et le développement des Logiciels Libres en Tunisie.

Manque d’infrastructure et d’espace dans les lycées

Parmi les secteurs passés au peigne fin, le rapport s’est également intéressé à l’utilisation de l’Open Source dans l’éducation secondaire. En préambule, ISTIS et MedSoft ont voulu mettre toute la lumière sur les racines du problème entravant la diffusion de la culture du Libre chez les élèves : «La disponibilité de l’espace et de l’infrastructure nécessaires représente l’un des facteurs clés à l’intégration des TIC dans les diverses disciplines. Plus de 26% des inspecteurs indiquent que cette infrastructure n’est pas toujours disponible et 38% disent qu’elle est moyennement disponible, contre 36% déclarant qu’elle est disponible».

Un autre point a été épinglé par ce rapport. Les professeurs sont parfois obligés de mettre la main à la poche pour enseigner ou diffuser une information sur le domaine informatique : «Environ 80% des enseignants utilisent aussi bien les moyens disponibles au niveau de l’établissement que leurs propres moyens». De ce fait, l’éducation numérique dans les lycées est disparate entre les régions et voire même entre les classes. Et pour cause : elle dépendra étroitement des moyens financiers et moraux de l’enseignant lui-même.

L’utilisation de l’Open source n’est pas obligatoire

Toujours d’après le rapport, «même si plus de 90% des inspecteurs déclarent qu’ils ont entendu parler du Logiciel libre, ceux qui en connaissent la définition ne représentent que 34%». Pire encore, «environ 16% seulement des inspecteurs sont informés des Logiciels libres disponibles et adaptés à leurs disciplines». La raison ? «L’utilisation du Logiciel libre n’est pas dictée par des programmes, elle est laissée dans 93% des cas à l’initiative des enseignants», rapporte cette étude.

Les professeurs dans les lycées sont donc libres de choisir les logiciels de leur choix pour enseigner l’informatique. En dressant un tableau des logiciels les plus utilisés par ces enseignants, on trouve au top 3 MS Office, Solid Works et Flash Player. Tous les trois sont propriétaires.

Le rapport conclut à la fin de cette étude sur le secteur de l’éducation secondaire que «le pourcentage d’enseignants maîtrisant l’utilisation des Logiciels Libres est estimé à environ 29% toutes disciplines confondues. Pour près de 85% des inspecteurs, les connaissances des enseignants ont été acquises par des initiatives individuelles non structurées».

La solution préconisée par la majorité écrasante (91.4%) des inspecteurs de l’Education Nationale ? Dispenser une formation obligatoire aux enseignant pour leur apprendre les fondamentaux de l’Open source, pour pouvoir enfin libérer les élèves des entraves propriétaires.

W.N

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