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Tunisie : Les jeux vidéo ne sont pas pathogènes !

La dépendance et l’addiction des jeunes aux jeux vidéo en ligne ont été en ligne de mire lors d’un débat organisé à Tunis. Mais le psychiatre et directeur de recherche à l’université Paris X se veut rassurant. Si Mozart était né au 21ème siècle, ce serait un gamer !

La dépendance et l’addiction des jeunes aux jeux vidéo en ligne ont été en ligne de mire lors d’un débat organisé à Tunis. Mais le psychiatre et directeur de recherche à l’université Paris X se veut rassurant. Si Mozart était né au 21ème siècle, ce serait un gamer !

Les jeux vidéo ont été également au centre de la problématique évoquée lors de la table-ronde «Nouvelles pratiques de l’image : culture ou dépendance», qui a eu lieu dans le cadre des journées audiovisuelles de Tunis, entamées le 25 octobre et qui se sont poursuivies jusqu’au mercredi 27 octobre.

En clair, les phénomènes de la dépendance et de l’addiction des jeunes aux jeux vidéo en ligne ont été en ligne de mire. C’est Serge Tisseron, psychiatre et directeur de recherche à l’université Paris X-Nanterre qui s’est penché sur le sujet : « Tout d’abord, il faut souligner que de l’avis des spécialistes internationaux : Le DSM (Le manuel américain de référencement des troubles mentaux) et de le CIM (dépendante de l’organisation mondiale de la santé) les jeux vidéos ne représentent aucun danger d’addiction ! Pourquoi ? Car plus une activité est complexe, plus elle est difficile à cerner» avant d’ajouter :

« Après tout, tant que les joueurs évoluent vers la recherche de nouveaux réseaux sociaux, autrement d’autres amis, il n’y a guère de quoi s’inquiéter. De récentes études ont prouvé que sous l’effet de l’imprégnation hormonale, le contrôle des impulsions chez l’adolescent s’en trouve détraqué, ce qui facilite le passage à l’acte, contrairement aux adultes. Et vu que les jeux vidéo sont utilisés majoritairement par ces ados, donc ils sont censés favoriser ledit passage à l’acte.»

Face à ces idées préconçues, le spécialise explique que l’inquiétude des parents s’est rapidement fait sentir sauf que chaque nouvelle génération vient au monde avec un environnement technologique spécifique et que les jeux ne sont que des facteurs déclenchant de certaines pathologies «comme le christianisme durant le moyen-âge, l’art et la musique au 17ème siècle» précise le psychiatre. « Si Mozart aurait existé durant le 21ème siècle, il aurait probablement été un grand joueur rétorque Frédéric Martel (journaliste chez France télévision).

«Les joueurs s’adonnant aux MMORG, ont la particularité d’être multi-identitaires en s’identifiant à des personnages différents. Il existe heureusement des personnages non joueurs qui fixent certaines règles à respecter. Surtout qu’au cours d’un certain laps de temps passé sur la plateforme, le joueur ne va pas uniquement jouer mais également apprendre des notions utiles pour sa vie et son emploi futur (s’entraider pour certaines tâches, dialoguer grâce au chat, s’adapter en groupes face à des situations imprévisibles, être créatif…) il faut donc continuer à encourager les productions spontanées de l’image chez les jeunes comme les pocket films (création des films grâce aux téléphones portables), des machinima (des films tournés à l’intérieur des jeux vidéos)…» Conclut le psychiatre avant d’insister sur le fait que malgré cette fracture sociale et générationnelle qui existe entre le monde virtuel et les parents d’aujourd’hui,( qui le considèrent comme une perte de temps), ces derniers n’ont pas à s’inquiéter car juste après avoir dépassé cette période d’adolescence, leur chérubin remettra rapidement les pieds sur terre et sera plus épanoui que jamais !

S.B.N

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