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Trio de Tunisie au Divan du Monde à Paris

Badiaa Bouhrizi alias Neyssatou, Jawhar Basti ainsi que Karim Gharbi seront en concert, samedi 16 avril à partir de 19h30 au «Divan du Monde» à Paris. L’évènement baptisé «Libertés» est organisé par l’Association Jeunes Tunisiens.

Badiaa Bouhrizi alias Neyssatou, Jawhar Basti ainsi que Karim Gharbi seront en concert, samedi 16 avril à partir de 19h30 au «Divan du Monde» à Paris. L’évènement baptisé «Libertés» est organisé par l’Association Jeunes Tunisiens.

Auteur, compositeur et interprète, Karim Gharbi remodèle la chanson française en puisant dans le groove et la mélodicité du jazz. «Il y a plusieurs formules. (…) Il y a beaucoup de réflexions autour des arrangements, autour du sens. C’est un travail assez collectif» déclare-t-il sur Télé-Bruxelles un certain 22 mars 2010. Cet artiste belgo-tunisien s’entoure généralement par trio. Il est souvent accompagné par Eric Bribosia au clavier et à l’accordéon, Fred Becker au Saxophone à la flûte et à la clarinette ainsi que Clément Nourry à la guitare.  La soirée sera marquée par la performance d’un autre artiste tunisien évoluant entre Tunis et Bruxelles. Jawhar Basti sera également de la partie.

jawhar-concert-160411Baignant dans un registre folk, la musique de Jawhar se laisse influencer par la musique soul, le reggae voire même la musique traditionnelle maghrébine. Ses textes sont tantôt en arabe dialectal tunisien tantôt en anglais. Les voix masculines ne seront pas les seules à résonner du côté du «Divan du Monde». Neyssatou aura son mot à dire. Et c’est en arabe classique et en arabe dialectal qu’elle prononcera ses textes. Propulsée aux auditeurs tunisiens via les pages de Facebook par des morceaux à l’instar de «Bledi», «Ila Selma», «kama kala abi», Neyssatou invite à une évasion sonore aux épices roots. Sa voix surfe sur des vagues drum’n’bass ou sur de la guitare classique et chante ses propres lyrics et ceux d’autres auteurs à l’instar de la poétesse palestinienne Fadwa Touqan. «Labess», dernier morceau de Neyssatou sorti en décembre 2010 condamnant la brutalité policière observé au début de la Révolution tunisienne, a connu un franc-succès.

 

«Grâce à la générosité des artistes, les bénéfices de ce concert permettront de financer un fonds d’aide aux jeunes créateurs artistiques en Tunisie» affiche la note de présentation de ce concert organisé par l’Association Jeunes Tunisiens. Cette action est dans le cadre d’un projet de soutien financier aux jeunes artistes ayant  «pour but de viabiliser un réseau de création, en accompagnant dans leurs démarches des jeunes artistes, de la phase de conception de leur projet, jusqu’à la commercialisation de leurs œuvres». L’association porteuse de cette initiative est en voie d’établir un partenariat avec un organisme de micro crédit basé en Tunisie.

Toute une génération de musiciens tunisiens émerge et gagne en maturité. Il est temps que le puzzle du paysage artistique soit remanié. Les modes de production, les circuits de diffusion sont à réformer. En attendant, les efforts de la société civile à l’instar de cette initiative  doivent se multiplier afin de faciliter la Movida* tunisienne.

Thameur Mekki

*Movida : Mouvement culturel créatif qui a touché l’ensemble de l’Espagne pendant la fin de la période de la transition démocratique espagnole, au début des années 1980, après la mort du général Franco.

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