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Tunisie : Quel avenir pour les armes de Libye ?

Face aux récents événements qui ont failli provoquer un drame en Tunisie, des points de passage frontalier avec la Libye viennent d’être fermés. Une crainte vraiment légitime, quant on sait

Face aux récents événements qui ont failli provoquer un drame en Tunisie, des points de passage frontalier avec la Libye viennent d’être fermés. Une crainte vraiment légitime, quant on sait que des milliers d’armes de guerre circulent librement au sein de la population libyenne.

Le colonel-major Ben Nasr, représentant le ministère de la défense nationale, a relevé, lors de la rencontre périodique de la cellule de communication du Premier ministère avec les médias tenu mardi 23 août, que les points de passage frontalier de Ras Jedir et de Dhehiba ont été fermés, de manière préventive et pour des raisons purement sécuritaires.

Cette mesure préventive est sans doute une réaction légitime de prudence, face aux récents événements qui ont failli provoquer un drame en Tunisie. On pense notamment aux accrochages opposant, il ya quelques jours, des soldats appartenant au régime de Kadhafi avec l’Armée Nationale.

La rue tunisienne vient aussi d’être secouée par la révélation d’un attentat initialement prévu contre une ambassade étrangère en Tunisie. Chargé d’exécuter cette mission sous instruction de Kadhafi, l’officier libyen Abderrazak Rajhi s’est rendu, vendredi 19 août, à l’armée tunisienne de son plein gré. Ce dernier avait décidé de négocier les 16kg d’explosifs en sa possession, contre la sécurité de sa famille sur le sol tunisien.  
Autant d’incidents qui en disent long sur l’état de sécurité qui règne entre nos deux pays. Si les deux révolutions tunisienne et égyptienne n’ont relativement pas trop fait de victimes (quelques centaines), on ne pourra pas en dire autant de nos voisins libyens.

En effet, il suffit de suivre n’importe quelle chaîne tv pour constater la situation aux allures de guerre civile qui perdure depuis presque six mois et qui a déjà occasionné plusieurs milliers de morts.  Les insurgés, constitués en majorité de civiles, ont mené (et continuent de mener jusqu’à présent) des batailles acharnées contre les partisans du  régime vacillant du colonel Kadhafi. Sauf que les frappes aériennes de l’OTAN qui ont, entre autre, contribué à la chute de cette dictature, pourraient presque sembler anodines par rapport aux vrais cadeaux de Noël offerts aux partisans de la nouvelle Libye libérée. Car c’était sans compter les millions d’armes de guerre qui ont été distribuées à tire larigot à la population des villes réfractaires au régime libyen. Une récente séquence vidéo qui circule sur Facebook, présente ainsi quelques échantillons de ces jouets qui équipent les insurgés, aussi bien les plus grands que les plus petits.

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Hormis l’indémodable AK 47 russe dont la grande majorité provient des casernes pillées de l’ancien régime, on peut remarquer l’omniprésence d’armes de facture européenne et américaine relativement récentes (FN Fall, Colt…).  L’auteur du reportage affiche leurs caractéristiques techniques en précisant au passage, que ces mitraillettes, mitrailleuses lourdes et autres lance-roquettes anti-char semblent tous à priori, sortir de l’emballage. Surtout que chaque victoire est fêtée dignement par des tirs nourris en l’air. On imagine déjà l’après révolution libyenne, semblable à un Far West des temps modernes…

Reste à espérer que le processus de désarmement de la population, seul garant d’une stabilité durables au sein de la future Libye, puisse s’effectuer le plus rapidement possible par les autorités fraichement promues. Dans le cas contraire, on risque de voire émerger le spectre d’un nouveau climat, celui de l’insécurité, alimenté par des luttes tribales et intestines incessantes. Concernant la Tunisie, une éventuelle fuite d’armes représenterait un danger immédiat pour notre population.

Samy Ben Naceur

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