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Tunisie : Google, des geôles de Ben Ali au palais de Marzouki

Il y a un an, Youtube était censuré. Et Google.tn croupissait sous la restriction de l’ATI. La Révolution a libéré la famille Google. Le géant du net est sorti des prisons numériques de Ben Ali. Le directeur exécutif de la firme est le dernier invité du président Marzouki.

 

Il y a un an, Youtube était censuré. Et Google.tn croupissait sous la restriction de l’ATI. La Révolution a libéré la famille Google. Le géant du net est sorti des prisons numériques de Ben Ali. Le directeur exécutif de la firme est le dernier invité du président Marzouki.

Eric Schmidt, Directeur Exécutif de Google, a été reçu, lundi 23 janvier, au palais présidentiel de Carthage par Moncef Marzouki. Cette entrevue a été une occasion pour «discuter de l’utilisation des nouvelles technologies dans la consécration de la transparence et de la bonne gouvernance dans la Tunisie après la révolution», relate la TAP. Et pour cause : Les produits et services Google sont pratiquement omniprésents chez l’ensemble des internautes tunisiens. Il suffit de jeter un rapide coup d’œil aux dernières statistiques établies par Statcounter. Cet outil mesurant les parts de marché des navigateurs web, systèmes d’exploitation et moteurs de recherche atteste que Google Chrome est le browser le plus utilisé du moment en Tunisie.

googletunisie

Google Chrome monte en puissance

En effet, depuis plusieurs années, le navigateur de Google grappillait petit à petit du terrain à ses homologues (Mozilla Firefox et Internet Explorer) jusqu’à en arriver finalement à leur ternir la dragée haute. C’est précisément à partir du mois de janvier 2011 que la situation s’est retournée. A cette époque, Chrome engendrait déjà 43,37% d’utilisateurs contre 37,14% pour Firefox et 18,82% pour IE. Depuis cette date, Chrome n’a cessé de croitre. Ainsi, en décembre 2011, le navigateur figurait toujours à la première place du podium. Et l’écart de taille: 57,86% contre 26,29% pour Firefox et 13,27% pour IE. Une différence importante qui peut éventuellement s’expliquer par le nombre de bugs répétitifs du renard de feu et sa lenteur constatée auprès d’utilisateurs, notamment au démarrage. Mais quand on sait que cette date fatidique correspond jour pour jour, avec la révolution tunisienne, on en serait presque à se demander s’il s’agit vraiment d’une coïncidence.

Levée de la restriction sur le «.tn»

Durant la même période, Youtube, la célèbre plateforme de vidéos en ligne (rachetée en 2006 par Google) et censurée depuis 2008, avait été rendue accessible la veille de la fuite de Ben Ali, en l’occurrence le soir du 13 janvier 2011. Un mois après, on a eu droit à la levée de la restriction (de la part de l’ATI), de la version «.tn» du moteur de recherche Google. A partir de ce jour, les internautes avaient à leur disposition une version tunisienne du moteur de recherche en temps réel, concernant les informations locales. Cette ascension fulgurante de l’empire Google, en Tunisie, due en grande partie à la démocratisation progressive de ses services, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’après le web, c’est maintenant au tour du secteur de la téléphonie mobile d’être en pleine effervescence.

Android, un succès et une communauté

Google Android, l’OS mobile de la firme américaine, jouit d’une popularité grandissante auprès du public tunisien. Pas mal de raisons expliquent cet engouement. Primo : l’intérêt des jeunes aux modèles de smartphones tournant sous Android en Tunisie (LG, Samsung et récemment Huawei). Ces constructeurs ont d’ailleurs fournit pas mal d’effort, notamment par rapport aux prix de ces terminaux, de plus en plus accessibles. Secundo : Tunandroid, la communauté officielle d’Android en Tunisie, n’a jamais cessé de fournir des efforts dans le but de générer des admirateurs et des fans constitués de développeurs et de technophiles aguerris. Grâce à des tournées entreprises dans certains établissement universitaires, des séminaires et événements nationaux, les responsables, plus actifs que jamais, ont pu progressivement révéler l’intérêt des jeunes étudiants pour ce système d’exploitation Open Source. Rien que pour citer un seul exemple des activités entreprises par cette communauté, la participation de challengers tunisien au premier «Africa Android Challenge 2012», un concours opposant les meilleurs développeurs d’applications mobiles sous Android à l’échelle continentale. Sans parler des opérateurs téléphoniques, qui mettent un point d’honneur à encourager les jeunes développeurs dans la création d’applications mobiles sous Android, un marché en pleine expansion depuis ces dernières années.

La firme de Mountain View semble bel et bien partie pour s’imposer parmi l’un des futurs leaders du secteur IT en Tunisie. Et qui dit leader, dit forcément nouveaux locaux et opportunités d’emplois pour nos chômeurs. Wait and see !

 

Samy Ben Naceur

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