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Tunirobots 2012 : Bataille de robots et première fusée tunisienne

Tunirobots 2012, la journée nationale de la robotique, s’est déroulée ce dimanche 22 avril à l’Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) sous une ambiance assez particulière.

 

Tunirobots 2012, la journée nationale de la robotique, s’est déroulée ce dimanche 22 avril à l’Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) sous une ambiance assez particulière.

Le public, venu nombreux a eu l’occasion de découvrir les dernières nouveautés issues du domaine de la robotique et de l’électronique, tout en profitant de spectacles concoctés par les étudiants bénévoles de l’Institut. Au menu : expositions de robots (industriels, de loisirs, etc.), de maquettes de fusées et d’avions expérimentaux, combats de robots, ateliers de robotique pour les tous petits…

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Les expositions des différents robots construits par les étudiants venus des clubs de robotiques de diverses régions de la Tunisie, a démontré l’ingéniosité et le potentiel des tunisiens en matière de robotique. On peut citer l’exemple des quelques clubs venus présenter leurs dernières réalisations, à l’instar du NetlinkClub de l’INSAT, dont le projet tourne autour de la vision artificielle et de la réalité augmentée. Comment ? Grâce à un ingénieux système permettant de contrôler l’allumage d’une lampe par l’intermédiaire d’une webcam et d’un logiciel spécifique, capable de détecter non seulement les formes, mais aussi les couleurs et différents mouvements de la main. «Ce type de connexion entre la machine et le milieu externe pourrait être utilisé pour la domotique (contrôle des différents dispositifs d’une maison grâce à l’informatique, l’électronique, l’automatisation…) » dixit l’un des étudiants, responsable du projet qui figurera dans son projet de fin d’année d’étude (PFE).

Un peu plus loin, nous retrouvons cette fois le stand du Club Esprit. Houssem Eddine Lassoued, étudiant en 5ème année télécommunication nous présente un robot commandé à base du système d’exploitation Google Android. «Ce robot est constitué de quatre moteurs, d’une carte électronique IOIO, d’une webcam, d’un capteur à ultra-son et d’un détecteur de gaz. Il est capable s’introduire dans divers endroits restreints et effectuer des tâches variées comme la surveillance d’un domicile, ou d’un entrepôt » Souligne le concepteur qui au passage, précise que l’avantage de ce système embarqué est le fait de pouvoir contrôler ce robot directement depuis son smartphone, grâce à une application qui renseignera l’utilisateur sur les distances d’un tel objet ou obstacle ou encore du taux de gaz présent dans une pièce…

Le Club Commande embarquée de l’INSAT a quant à lui ébloui le public grâce au projet Fly : un simulateur de vol pas tout à fait comme les autres. En effet, l’idée repose sur une maquette d’avion capable de simuler toutes les caractéristiques d’un vol (atterrissage, décollage). Le tout est relié à un système informatique qui retransmet sur écran l’image d’un cockpit. L’avantage de ce dispositif réside dans le fait que les élèves de l’école d’aviation pourront, lors de leur passage dans le simulateur de vol, mieux appréhender les mouvements d’un avion.

Sans oublier Karim Hmaied, de l’école ESPRIT, un grand passionné de fusée dont le rêve est de lancer le premier satellite tunisien dans l’espace. Venu présenter ca création, une mini-fusée intitulée (Carthage), dont le lancement a été homologué lors du C’Space 2011, il souligne le fait qu’il s’agit avant tout d’un « projet pédagogique réunissant plusieurs compétences, notamment en informatique, mécanique, électronique, physique… J’ambitionne de lancer le premier satellite tunisien qui aura cette fois une portée de 2km ». Pour arriver à concrétiser un tel projet, le concepteur compte réunir la somme de 250 milles dinars, qu’il compte réunir auprès des différents ministères et des sponsors (opérateurs, banques…). « Cette somme est dérisoire pour un projet aérospatial de cette ampleur, en comparaison au coût d’un tel projet en Europe ou aux Etats-Unis » conclut le jeune homme.

Quelques entreprises étaient également présentes afin d’assurer le trait d’union entre ces réalisations et le secteur industriel tunisien. La preuve, des robots industriels étaient également au programme comme le prototype d’autres membres du Club Mecatronic . Ces derniers ont présenté au public le robot Youpi, sorte de bras rotatif télécommandé à multiple-fonctions. Commandé par Joystick, il peut servir à l’accomplissement de plusieurs tâches (montage de véhicules, déplacement de charges…).

Mais le clou du spectacle était assurément le concours auquel ont participé des clubs appartenant aux différentes écoles spécialisées de toute la Tunisie : l’ENSI, l’ISSAT de Gabès, l’ESTI, l’ENIM, l’ISI, l’ISIMM, l’ESTT, l’ENIB (club robotique de Bizerte) et bien sûr, l’INSAT.

Terminator, Voltron, Tekemi, Tchrnobyl, des surnoms de robots aussi évocateurs qu’amusants qui se sont affrontés au terme de deux concours : le premier appelé« l’île au trésor». Celui-ci a opposé à chaque fois deux robots au sein d’un parcours jonchés d’obstacles où chacun devra amasser le maximum d’objets et les ramener dans un espace déterminé.

Le deuxième concours intitulé « SUMO» a cette fois opposé des mini robots autonomes équipés de roues. Le vainqueur était celui qui pouvait sortir son adversaire en premier, d’un cercle au milieu duquel les deux adversaires étaient disposés, à la manière du célèbre sport japonais.

En parallèle, des workshops destinés aux petits constructeurs en herbe, leur a permis de s’initier tout au long de la journée, aux premiers rouages de la robotique : montage de petits circuits électroniques, des mini-mécanismes à vérins…le tout sous l’œil enthousiasmé des animateurs et des parents.

 

Samy Ben Naceur

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