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Tunisie : Politique de l’autruche face aux tortues marines

Le cadavre d’une tortue de mer égorgée gisant sans son sang, sur le carrelage humide du marché au poisson de la ville de Moknine (gouvernorat de Monastir). C’est l’image choquante, diffusée sur Facebook, par certains internautes tunisiens scandalisés.

Le cadavre d’une tortue de mer égorgée gisant sans son sang, sur le carrelage humide du marché au poisson de la ville de Moknine (gouvernorat de Monastir). C’est l’image choquante, diffusée sur Facebook, par certains internautes tunisiens scandalisés.

tortues-marines-tunisie-220Pour l’occasion, une page a même été créée en vue de dénoncer ce massacre. Quelques d’utilisateurs du réseau social ont décidé de se mobiliser, en créant la page intitulée Tous contre le massacre des tortues marines en Tunisie.  «C’est une espèce protégée, les tortues marines sont en voie d’extinction. Il faut dénoncer ces barbares» lancent les administrateurs de cette page.

Afin de faire le plaidoyer de leur cause, ces internautes s’appuient, notamment, sur la réglementation relative à la pêche maritime et aux aires protégées dans les pays participants au projet COPEMED. Il s’agit d’une loi établie suite à une initiative de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Huit pays méditerranéen l’ont adopté dont la Tunisie.

En à peine 24 heures, environ 550 membres ont déjà adhéré à cette cause visant à protéger cette espèce de tortues marines en voie d’extinction. Quelques photos de tortues mortes et parfois décapitées, y figurent. Simultanément, une pétition a été ouverte via le site web petition24.net. Regroupant pour le moment plus de 990 signatures, cette requête appelle à stopper ce massacre qui tue à petit feu le patrimoine maritime tunisien. «70 à 80 % des captures se font dans le golfe de Gabès» relève les auteurs de la pétition. «4000 à 5000 tortues étaient tuées chaque année, en vue de revendre leur viandes dont le prix demeure très élevé, dans les marchés au poissons situés à Gabès, Sfax et quelques villes du Sahel» martèlent-ils. Sur les Iles de Kerkennah, cette pratique semble même être de tradition. Ces tortues géantes y font généralement office d’apéritifs [kémia, en arabe dialectal, NDLR] lors de barbecues bien arrosés.

Et voilà qu’un groupe de citoyens tunisiens se mobilise afin de défendre cette espèce en voie de disparition dont la commercialisation se fait en totale contradiction avec les lois en vigueur.

S.B.N

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