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Film Barzakh de Kays Mejri : appel à vivre une expérience sur un fil, où le réel flirte avec l’imaginaire

Film Barzakh de Kays Mejri : appel à vivre une expérience sur un fil, où le réel flirte avec l’imaginaire

Bousculer le cinéphile et le faire réfléchir, c’était sans doute l’intention du réalisateur Kays Mejri à travers son premier long-métrage Barzakh, terme traduit par l’entre deux mondes dans la doctrine islamique, l’endroit ou les âmes trouvent refuge jusqu’à l’avènement du jour du jugement.

Le film Barzakh est porté par de grands acteurs tunisiens à savoir Jamal Madani (Rchid), Mohamed Sayari (cheikh Mokhtar) et Fatma Nasser (Farah). Font partie du casting l’acteur Oussema Kochkar, la jeune Nour Bettaïeb et Khouloud Jlidi.

Les film tunisiens, de type horreur, fantastique ou thriller psychologique sont assez rares. Kays Mejri, celui qui a réalisé le premier court-métrage d’horreur tunisien ‘When the Sky Began to Scream” en 2016, s’aventure encore une fois dans ce registre à suspens à travers le film Barzah et y ajoute un caractère non linéaire de quoi perturber encore plus le spectateur.

Synopsis du film Barzakh de Kays Mejri : Farah Malki arrive à la ferme familiale pour rendre visite à Rchid, son père soudainement tombé gravement malade. Comme il est son seul parent encore en vie, Farah projette de le convaincre de revenir en ville avec elle afin de pouvoir s’occuper de lui.

Mais à son arrivée à la maison familiale, elle commence à avoir des visions psychiques troublantes et à vivre une série d’événements aux circonstances mystérieuses, ce qui la pousse à remettre en question tous ses plans et à affronter, en fin de compte, son destin.

Ignorante du mal qui rôde autour d’elle, Farah se retrouve malgré elle, au centre d’une bataille surnaturelle entre les forces du bien et du mal…

L’univers du réalisateur tunisien est marqué par une atmosphère sombre, étrange et psychologiquement intense. Dans le film, les cauchemars, visions, souvenirs et hallucinations se chevauchent. L’intrigue explore un monde intermédiaire entre le réel et le chimérique, où la frontière entre le vrai et l’irréel se brouille.

Le spectateur est amené à déconstruire progressivement le récit et à plonger dans une ambiance trouble à la limite du fantastique et du thriller psychologique sur la base d’une mise en scène teintée de métaphysique.

L’esthétique instaurée dans les films de Kays Mejri, notamment “Barzakh,” propose une expérience sensorielle où les forces surnaturelles et les drames psychologiques s’entrelacent pour créer une atmosphère mystérieuse et captivante.

La fiction joue sur le fil très fin qui sépare le mal et bien, la vie et la mort, la réalité et la fiction. Quand l’excuse d’une bataille entre des propriétaires terriens est avancée, on s’intéresse à la terre mais encore plus à ce qui se trouve dans ses entrailles.

La beauté de la voûte céleste rappelle que ce qui compte se trouve surtout ailleurs. Le ciel se présente comme une libération, de véritables moments d’évasion et de contemplation et une infinité de secrets sur lesquels il faut lever le voile, ou pas…

Le film mise beaucoup sur les effets visuels et les effets spéciaux, chose qu’on ne voit pas souvent dans les films tunisiens, et cela malgré que c’est un long-métrage indépendant, qui n’a pas eu accès à un budget conséquent, souligne Fatma Nasser productrice et tête d’affiche du film.

Kays Mejri est un scénariste et réalisateur tuniso-canadien qui partage son temps entre Tunis et Montréal. Il compte à son actif plusieurs courts métrages à l’instar de Please Breathe… Lucy (2012), Der Untermensch (2013) et Khaos (2014).

Plus récemment, il a écrit et réalisé les courts métrages When the Sky Began to Scream (2016), The Slip (2018) et Last Day of Sun (2020). Barzakh est son premier long-métrage de fiction. Kays est en pré-production pour son prochain long-métrage, La Dormante, dont le tournage est prévu pour le début de l’année 2026.

Le premier long-métrage du réalisateur tuniso-canadien Kays Mejri “Barzakh” d’une durée de (1h24) a été coécrit avec Karim Laamouri, sous une musique de Haitham Mahbouli. Il a été projeté en avant-première aux Journées Cinématographiques de Carthage, JCC 2024, où il a figuré parmi les douze films de la compétition nationale. Barzah est actuellement en tournée dans les salles de cinéma de Tunisie.

Sara Tanit

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