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Festival Regards de femmes (Bi3ouyounihin) à Nabeul placé sous le slogan “Nous sommes là, et nous resterons”

Le Festival Regards de femmes (Bi3ouyounihin) ou festival international du film de la femme, rendez-vous incontournable pour le cinéma féminin en Tunisie et dans le monde arabe se déroule pour sa 6ème édition du 11 au 15 octobre 2025 dans les villes de Nabeul, Hammamet et Menzel Temime.

Organisé par la Fédération tunisienne des ciné-clubs, sous l’égide du ministère des Affaires culturelles et avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), l’événement mettra à l’honneur la créativité, la liberté et la voix des femmes dans l’art cinématographique.

Créé en 2017, le festival Regards de Femmes s’impose comme une plateforme essentielle pour la promotion du cinéma féminin et le partage de regards artistiques uniques. La 6ᵉ édition, placée sous le slogan ‘Nous sommes là, et nous resterons’, rend hommage à la résilience et à la créativité des femmes cinéastes.

Ce slogan est inspiré d’un poème du poète palestinien Tawfiq Ziad, la voix de la terre et de la dignité, qui affirme que le cinéma est un espace de résistance et une mémoire pour l’avenir.

D’ailleurs cette édition est dédiée à la Palestine, et aux luttes des femmes de Gaza, qui, par leurs corps et leurs voix, donnent sens à la survie face à l’effacement et à l’anéantissement.

Projections, débats, rencontres et ateliers rythmeront ces cinq jours de festivités, avec une cérémonie d’ouverture prévue le samedi 11 octobre à 18h, à la Maison de la Culture de Nabeul.

La compétition officielle des courts-métrages réunira quinze films réalisés par des femmes venues de Tunisie, du Liban, de la Syrie, de la Palestine, d’Égypte et du Maroc. Deux distinctions seront attribuées : le Prix du meilleur film complet et le Prix de la meilleure représentation de la femme à l’écran.

Le jury international sera composé de la réalisatrice tunisienne Khadija Mkacher, de l’actrice Yasmine Dimassi, de l’acteur Mohamed Chokri Khawja, du président de la Fédération marocaine des clubs de cinéma Abdelkhalek Belarbi, et de la productrice franco-algérienne Sherianne Leïla Bekhti.

Parallèlement à la compétition, un atelier de développement de projets de courts-métrages accueillera quatorze réalisatrices issues de neuf pays arabes : Tunisie, Algérie, Maroc, Liban, Koweït, Jordanie, Libye, Syrie et Égypte.

Encadré par la scénariste tunisienne Samia Ammami et le réalisateur Ibrahim Letaïef, cet atelier accompagnera les participantes dans la conception, la présentation et la défense de leurs projets cinématographiques. Véritable espace de transmission et de création, il constitue un pilier du festival et un tremplin pour de jeunes talents féminins arabes.

Cette édition rendra hommage à une figure emblématique du cinéma tunisien : Selma Baccar. Réalisatrice engagée, pionnière du cinéma féminin et conteuse des destins de femmes, Selma Baccar a marqué l’histoire du 7ᵉ art tunisien à travers des œuvres puissantes telles que Fatma 75, La Fontaine et El Jaïda.

Son cinéma, profondément humain et libre, donne voix aux femmes opprimées, rêveuses et rebelles. Un master class sera consacré à son parcours, accompagné de la projection de ses films emblématiques, retraçant son engagement pour un cinéma de vérité, de mémoire et de liberté.

Le programme du Festival Regarde de femmes (Bi3ouyounihin) 2025 comprendra également des rencontres et débats autour de thématiques d’actualité, comme la promotion de l’égalité dans l’industrie du cinéma, la place des femmes dans la programmation cinématographique à l’ère des mouvements féministes, et une master class consacrée à Selma Baccar.

L’espace littéraire du festival présentera l’ouvrage Films tunisiens, critiques et entretiens de la journaliste Naïla El Gharbi, un recueil qui explore la richesse du cinéma tunisien à travers le regard critique et analytique de son autrice.

En parallèle, plusieurs ateliers créatifs seront proposés, tels que Une minute de lumière, consacré à la réalisation de films d’une minute à l’aide d’un smartphone sous la direction d’Inès Harrathi et Sahar Bakbrahem.

D’autres ateliers aborderont la déconstruction des stéréotypes de genre à l’écran, sous la supervision de la formatrice française Asli Siou, ainsi que la coordination des scènes sensibles au cinéma, dirigée par la réalisatrice tunisienne Ismahane Lahmar.

Le festival offrira une soirée spéciale dédiée au cinéma féminin palestinien, produite par le réalisateur Rashid Masharawi, dans le cadre du programme Film From Ground Zero. Cette projection sera l’occasion de découvrir le regard des femmes palestiniennes sur leur réalité, leur résistance et leur créativité artistique.

S.B.

 

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