JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements
Les Journées Cinématographiques de Carthage, JCC 2025, prévues du 13 au 20 décembre à Tunis, placent la Palestine au centre de sa 36ème édition avec un programme engagé mêlant compétitions, hommages et focus thématiques, tout en restant fidèle au cinéma arabe et africain progressiste.
Dirigée cette année par Tarek Ben Chaabane, cette édition consolide un budget de 3,8 millions de dinars, financé majoritairement par le ministère des Affaires culturelles, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse tenue jeudi 04 décembre, et permet aux cinéphiles d’accéder aux projections avec des billets à des prix symboliques de 5 et 6 dinars et 3 dinars pour les étudiants.

Palestine 36 d’Annemarie Jacir, candidat palestinien aux Oscars 2026, ouvrira le festival JCC 2025 au Théâtre de l’Opéra de Tunis, explorant la révolte arabe de 1936 sous mandat britannique à travers mémoire, identité et résistance. Ce récit historique est porté par des figures du cinéma mondial.
Un casting international prestigieux donne vie au long-métrage Palestine 36 composé de grandes figures du cinéma à l’instar de Hiam Abbass (Paradise Now, Blade Runner 2049), Kamel El Basha, icône palestinienne du théâtre et du cinéma, Saleh Bakri (Salt of the Sea) et Yasmine Al-Massri (Castlevania, Thank You for Banking with Us!).
Gaza est mise en lumière via From Ground Zero de Rashid Masharawi sur la guerre post-7 octobre 2023, Once Upon a Time in Gaza des frères Nasser en compétition, et des courts-métrages comme Coyotes de Said Zagha. La section « Cinéma vert » inclut des œuvres palestiniennes sur l’environnement, renforçant la visibilité de la résilience palestinienne.
Jurys Prestigieux aux Couleurs Arabe et Africaine
Le jury des longs-métrages de fiction est présidé par la réalisatrice palestinienne Najwa Najjar, avec Kantarama Gahigiri (Rwanda), Lotfi Achour (Tunisie), Lotfi Bouchouchi (Algérie) et Jean-Michel Frodon (France). Pour les documentaires, Raja Amari (Tunisie) dirige Eliane Raheb (Liban), Alassane Diago (Sénégal), Laura Nikolov (France) et Nadia Kaabi-Linke (Tunisie).
Quarante-deux films de 19 pays arabes et africains, dont neuf tunisiens comme Promis le Ciel d’Erige Sehiri, La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania et Where the Wind Comes From d’Amel Guellaty, concourent pour les différents trophées du festival.
JCC 2025 : Les films en compétition aux Journées Cinématographiques de Carthage dévoilés (listes)
Hommages à des Figures Emblématiques de la scène artisitique et cinéma arabe et africain
Les JCC rendent hommage à Fadhel Jaziri (Tunisie, 1948-2025), Paulin Soumanou Vieyra (Bénin-Sénégal, centenaire), Mohamed Lakhdar-Hamina (Algérie), Claudia Cardinale (Tunisie-Italie), Walid Chmait (Liban) et Ziad Rahbani.
les JCC honorent la mémoire du cinéaste malien Souleymane Cissé (1940-2025), considéré comme l’un des pères du cinéma africain, en présence de sa fille. Trois de ses films majeurs seront projetés à savoir “Den Muso” (1975), “Finyè” (1982) et “Yeelen” (1987), œuvres emblématiques qui ont dessiné une nouvelle manière de filmer l’Afrique.
Des rétrospectives sur les réalisateurs Mahmoud Ben Mahmoud et Abdelaziz Ben Mlouka complètent ces célébrations de l’héritage arabe et africain.
Engagements des JCC : Soutien aux talents émergents et décentralisation des projections dans les prisons
Fidèle à une tradition qui s’est instaurée depuis quelques années, le festival JCC s’étend aux prisons, casernes et régions. Des projections sont prévues dans les prisons du 14 au 20 décembre et dans les casernes du 17 au 24 décembre.
Plusieurs régions du pays sont concernées dont Fernana, Soliman, Sidi Bouali, Ghannouch et Gafsa. Les publications liées au septième art seront également présentées durant la semaine.
Dix-sept projets ont été retenus pour la plateforme « Carthage Pro » (15–18 décembre) et huit projets figurent dans l’atelier Takmil (post-production), tandis que neuf travaux se développeront via dans Chabaka. Lancée en 1992, cette plateforme accompagne les cinéastes du développement à la post-production.
Douze films d’école provenant de huit pays, Tunisie, Palestine, France, Liban, Maroc, Égypte, Chine et Pays-Bas, participent à la compétition « Ciné Promesse », un espace dédié aux nouvelles voix du cinéma.
À noter que les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) lanceront un coup de projecteur sur les cinémas d’autres pays au-delà de la Palestine, avec un focus dédié au cinéma arménien, philippin, espagnol et latino-américain.
Par ailleurs, la section ‘Cinéma vert’ mettra en lumière des films engagés sur les défis environnementaux et climatiques, issus de Tunisie, du Liban, de Syrie et de Palestine. Ces initiatives renforcent la diversité et l’engagement sociétal du festival, fondé en 1966 et qui est devenu annuel depuis 2014.
Tekiano