Tunisie : «La police, complice des milices d’Ennahdha», selon El-Héni

 

C’est ce qu’a affirmé Zied El-Héni, mardi, lors d’une table ronde organisé par le DCAF. Il affirme que le SNJT a les preuves que «les milices des événements du 09 avril sont liées à Ennahdha». Il ajoute même que «le laxisme de la police atteint la complicité».

zied-el-heni-310512«Nous n’avons plus confiance en ce gouvernement et en sa capacité et sa volonté de nous protéger» a déclaré Zied El-Héni, membre du bureau exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). C’est à l’occasion d’une table ronde organisé, mardi matin à Tunis, par le Centre pour le Contrôle Démocratique des Forces Armées (DCAF) portant sur le thème «Médias et gouvernance du secteur de la sécurité» que le journaliste a tiré la sonnette d’alarme sur les persécutions dont en sont victimes les journalistes tunisiens.

«Avant la Révolution, nous étions attaqués par une seule partie : l’appareil sécuritaire asservie par le régime, explique M. El-Héni. Après la Révolution, et surtout ces derniers mois, nous avons été attaqués par plusieurs parties ayant toutes un point en commun : refuser que les médias les dévoilent». Le membre du bureau exécutif du SNJT est revenu sur le sit-in des groupes islamisants proches du gouvernement devant le siège de la Télé Nationale, devant la Radio Nationale ainsi que l’irruption d’un groupe d’individu dans la salle de rédaction de Radio Sfax. Il a exprimé le «soutien total et indéfectible» du SNJT à la chaîne d’Al-Hiwar Ettounsi saccagée et pillée durant la nuit du samedi 28 au dimanche 29 mai. Et il a insisté sur «l’indépendance et le professionnalisme» de ce média.

Lors de son intervention, Zied El-Héni a rappelé l’attachement du SNJT au décret-loi 115 de l’année 2011 «qui n’est souvent pas appliqué», selon ses termes. Le journaliste a rappelé les agressions subies par plusieurs confrères le 09 avril dernier. «Nous avons la certitude et les preuves que les milices qui ont agressé beaucoup de journalistes et de citoyens sont liés au Mouvement Ennahdha. Ils n’ont toujours pas été condamné par le comité responsable d’enquêter sur les dépassements de la manifestation du 9 avril» relève-t-il en ajoutant «Rien n’a été fait avec l’individu qui a été arrêté alors qu’il agressait un journaliste».

Cette succession de faits le pousse à affirmer : «Les agressions des journalistes se sont répétés devant des agents de sécurité dont l’attitude est marqué par un laxisme qui atteint la complicité». M. El-Héni a insisté sur la nécessité que les journalistes soient formés pour se protéger en situations de crises. En attendant, il clame haut et fort : «J’appelle à des comités d’auto-défense dans chaque établissement médiatique».

 

Thameur Mekki

Print Friendly, PDF & Email

Plus :  A la une   Medias



  • Envoyer