Tunisie : Des activistes mobilisés à Sbeïtla pour défendre l’approche du développement durable

 

Le premier Forum Citoyen pour l’Environnement dans le centre ouest de la Tunisie a mobilisé, dimanche 20 janvier 2013 à Sbeïtla, plus d’une centaine d’activistes environnementaux représentant une cinquantaine d’associations, venus des quatre gouvernorats de la région, à savoir Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa.

L’association ”Alternatives” fondée par des spécialistes et experts dans le domaine de l’environnement et du développement durable a regroupé un nombre important d’associations de défense de la nature, et leur a donné l’occasion d’exprimer leur volonté et enthousiasme en vue de promouvoir un comportement citoyen non seulement protecteur de la faune et de la flore mais aussi préconisateur de développement plus propre et d’économie verte.

Le Forum Citoyen pour l’Environnement de Sbeïtla a été, en effet, une opportunité inédite pour les organisations de la société civile et les citoyens actifs en vue de se rencontrer, échanger les connaissances et partager leurs diagnostics, visions et idées en matière d’environnement et de développement durable dans la région du centre ouest. Les interventions, propositions et recommandations du Forum ont été documentées et seront synthétisées et publiées pour servir de contribution citoyenne au processus des réformes politiques et institutionnelles en vue d’un développement régional juste et durable.

« Après le succès de l’édition nationale du Forum Citoyen pour l’Environnement, organisée à Tunis le 13 juin 2012, les militants de l’association Alternatives se sont déplacés, au centre ouest du pays, en vue de dresser un bilan régional de l’état de l’environnement et de s’informer sur les préoccupations des associations environnementales dans la région », a déclaré Mounir Majdoub, président de l’association ”Alternatives”. « Nous cherchons entre autres à consolider les liens et à élargir notre réseau d’associations et de citoyens actifs qui militent pour des modes de développement économique et social alternatifs et durables », a-t-il ajouté.

Un bilan préliminaire de la campagne éco-constitution lancée depuis le mois de mai 2011 par l’association ”Alternatives” et le groupe Ecoconstitution a été présenté au Forum, avec une lecture critique de l’avant-projet de constitution par rapport à la thématique des droits environnementaux. « La nouvelle constitution offre aux tunisiens et tunisiennes une opportunité historique pour consacrer les droits à un environnement sain et équilibré, ainsi que pour asseoir les fondements constitutionnels du développement durable » a souligné Samir Meddeb, vice-président de l’association ”Alternatives”.

D’après Ali Abaab, membre fondateur et vice-président d’Alternatives, « Les modèles de développement mis en place en Tunisie au cours des dernières décennies ont particulièrement privilégié la recherche de l’intérêt économique et social au détriment des impératifs de l’environnement et des limites du capital naturel. Mais aujourd’hui le peuple tunisien s’est révolté aussi contre ces modèles de développement non durables qui abusent dans plusieurs cas de son bien être quotidien et de son espoir d’avoir un milieu de vie propre et rassurant ».

L’état des lieux de l’environnement dans la région du centre ouest, tel que présenté par Ameur Jeridi, universitaire et activiste en écologie et développement durable et confirmé par un grand nombre d’associations régionales, montre une prolifération des constructions anarchiques, l’occupation incontrôlée du domaine public, un saccage et une détérioration de parcs naturels et de zones rurales, une exploitation abusive des ressources naturelles, particulièrement les eaux, les forêts et la biodiversité, une gestion inappropriée des déchets ménagers, industriels et spéciaux ainsi que des défaillances au niveau du traitement des eaux usées urbaines et particulièrement industrielles…

L’instauration de nouvelles formes de planification et de programmation du développement qui assureraient une meilleure convergence du triple impératif économique, social et environnemental, la promotion d’une nouvelle forme de gouvernance qui garantirait une meilleure participation citoyenne, locale et régionale, la réhabilitation et la modernisation de l’administration régionale et de ses moyens de suivi des problématiques environnementales et la promotion d’un nouveau système éducatif, moderne, à grande composante citoyenne et à portée scientifique et technologique, constitueront les chantiers futurs sur lesquels se penchera l’association ”Alternatives” dans les prochaines années.

Communiqué

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