Grands chambardements des télécoms pour (ne pas) nager à sec

Ca y est, c’est décidé. La 3G est annoncée pour…2010. Il s’agit du service du téléphone mobile de troisième génération, qui permettra d’avoir l’internet à haut débit sur le portable. C’est le premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, qui l’a révélé, lors du 2ème forum économique de Tunisie. Un gadget de plus ? Pas vraiment. Puisque grâce à la 3G, il sera désormais possible de se connecter n’importe où, n’importe quand à internet. Un service qui est amené à en créer bien d’autres. Puisque les fournisseurs de contenus pourront créer des portails ciblant les abonnés de la téléphonie. Et ces derniers sont de toute évidence tellement plus nombreux que ceux de l’ADSL classique. Même s’il faut raison garder. Nous n’avons pour l’instant aucune idée de la grille tarifaire qui sera appliquée. Mais il semblerait que le Net tunisien va entrer dans une phase de grands chambardements. Le monopole de Tunisie Télécom sur la téléphonie fixe sera aussi remis en cause dès 2009, a promis Mohamed Ghannouchi. Des promesses qui laissent augurer de services plus intéressants, à des prix toujours plus compétitifs. Le duel de Tunisiana versus Tunisie Télécom a du reste été bénéfique pour les Tunisiens. Alors avec un troisième larron…

Il y a pourtant des mois que l’on entend parler de la technologie EDGE, censée nous autoriser à attendre un débit jusqu’à 384 kbit/s. Las. La phase de test semble traîner en longueur, et on connaît peu de clients à avoir réellement réussi à en profiter. Vivement la 3G donc ! D’autant plus que nos opérateurs des télécoms ont fait mine de suivre le mouvement. En proposant, eux aussi, des smartphones. Vous savez, ces téléphones qu’on dit intelligents, et que l’on voit, sur les chaînes télé du satellite, sur les tables des businessmen américains, européens, et même marocains…

Toujours est-il que cette déclaration vient au bon moment. Les uns s’impatientaient déjà, puisque des pays frères ont su tirer (plus) vite avantage de ces nouveautés technologiques. Les commerciaux des enseignes mondiales de la téléphonie n’avaient pas la part belle. Ce qui n’est pas sans causer, parfois, des situations à la limite du burlesque, sans doute involontairement humoristiques.

Un responsable marketing d’une multinationale du portable avait un jour répondu, à un journaliste de Webmanagercenter : «Ce n’est pas grave si vous n’avez pas la 3G. Vous avez toujours la possibilité, grâce à nos appareils, de vous familiariser avec les nouvelles fonctionnalités. Même si elles ne sont pas réellement disponibles dans votre pays». C’est ce qu’on appelle prêcher (habilement) pour sa paroisse. Ou qui reviendrait à nous apprendre à nager, en nous gardant les pieds bien au sec. Une gageure. Nos opérateurs, avant que le Premier ministre ne fasse sa déclaration…, nous proposaient déjà les ferraris du téléphone portable. Avec un look de ferrari, un prix de ferrari, mais qui rouleront un peu comme une «vulgaire» voiture populaire. En l’absence de services internet correspondant à leurs qualités. Mais dans deux ans, donc, la donne devrait radicalement changer. Et c’est tant mieux.

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