Faut-il attendre les offres triple-play avec le nouvel opérateur, le nouveau câble sous marin ou l’augmentation de la bande passante nationale pour regarder la télévision sur le web ? Pas forcément ! En effet, une simple connexion à internet dotée d’un débit décent, c’est-à-dire, supérieur ou égal à 512 K, suffit pour voir des vidéos sur internet. Les sites proposant ce contenu commencent à se multiplier sur la toile. N’en déplaisent à nos opérateurs, cette hémorragie en termes de bande passante internationale n’a pas freiné l’engouement croissant des Tunisiens vers le streaming audio ou video online. Malgré les bouchons, et autres congestions… virtuelles, nos compatriotes ne s’en privent pas. Ils useront de tous les stratagèmes, et chercheront par tous les moyens d’en goûter. Ils passeront même par des « serveurs mandataires », si le besoin se fait sentir.
Mais un nouveau phénomène émerge. La VoD (Video on demand), soit vidéo à la demande. Pour regarder autrement la télé, quand on veut et où on veut. Un PC et une connexion Internet suffisent ! Si en France ce mode de visionnage à la carte est utilisé depuis des lustres, chez nous, le phénomène commence à trouver ses fervents amateurs.
Récemment le FAI Hexabyte a lancé le site Hexavideo sur lequel on peut regarder des films et séries au style Youtube-Like. D’après M. Hidoussi, le P-DG d’Hexabyte, Hexavideo « rencontre un succès croissant au fil du temps, ce qui été la preuve de la nécessité d’une telle offre chez nous ». Et indépendamment des questions controversées de droit d’auteur, ce type d’initiative tend à combler le vide laissé par les défunts Youtube et Dailymotion. Enfin, défunts, uniquement dans nos contrées, et comprenne qui voudra…
En revanche, si Hexavideo est sous le contrôle d’un FAI tunisien et son serveur est en Tunisie, il y a un autre site qui risque de ne pas plaire à certaines 404 aussi bâchées, rabâchées, que mal lunées : Facebook. En effet, ce site s’enrichit tous les jours de contenu vidéo grâce à ses utilisateurs. Même si le contenu n’est pas aussi riche que Youtube ou Dailymotion, Facebook n’étant, somme toute, pas une plateforme d’échanges vidéo, on peut quand même y trouver toute sorte de clips et courts-métrages, qui respectent cette fois ci les droits d’auteurs. Il y est même quasi impossible d’y publier des vidéos protégées par le copyright.
Divine surprise ! Nous y avons même trouvé tous les épisodes des émissions du producteur télé Nejib Belkkadhi. Shams Alik et Dima Labess raviront les nostalgiques. Du coté de nos chaines nationales, c’est une autre paire de manche. Si chez l’Etablissement de la Radio et Télévision Tunisienne (ERTT) on ne propose de la VoD que pour les éditions du journal de 20h de Tunis 7, le site de Tunis 21 quant à lui est (encore !!!) en cours de construction ! Avec Hannibal TV, c’est encore autre chose. Chez cette dernière, on a bien compris l’utilité et l’intérêt de la VoD. En effet dès l’ouverture de la page, Il existe une rubrique « regardez ce que vous avez raté » qui vous permet de suivre vos émissions préférée on line, à n’importe quel moment de la journée.
C’est que bon an, mal an, les temps changent. Même si nous sommes en retard par rapport à nos voisins européens, et même marocains, nous assistons quand même à la naissance de la VOD, à la sauce tunisienne. Nous vivrons peut-être bientôt une ère nouvelle, où le consommateur final pourra faire plier les grands médias selon ses besoins. Enfin, il est permis de rêver !
Welid Naffati
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