Pourquoi Jiwa boude les Tunisiens ?

Interview exclusive du cofondateur de Jiwa, qui se dit «très intéressée par le marché tunisien». Voici pourquoi, en attendant, le site de streaming musical est fermé aux Tunisiens.

En l’espace de quelques jours, Jiwa a rouvert son site en Tunisie (voir notre article). Mais il a malheureusement fermé ses portes aux adresses IP tunisiennes le jour même de la publication de l’article. Les Tunisiens sont-ils boudés par cette plateforme française de streaming gratuit ?


Jean-Marc Plueger, cofondateur de Jiwa.fm

Contacté par nos soins, le cofondateur de la société Jiwa, M. Jean-Marc Plueger, a accepté de répondre à nos questions. Interview.

– Tekiano : Pourquoi Jiwa n’est plus accessible aux internautes Tunisiens ?

– Jean-Marc Plueger : C’est une question de droit de diffusion. La société Jiwa a conclu des accords pour la diffusion de l’ensemble de son catalogue uniquement en France. En effet, nous négocions les droits pays par pays. Mais je tiens à préciser que Jiwa est très intéressé par le marché tunisien et Maghrébin en général. Nous comptons discuter avec les maisons de disques pour qu’ils nous donnent la possibilité de diffuser notre catalogue en Tunisie.

– Alors pourquoi votre site a été rouvert l’espace d’une semaine, puis refermé le 13 mai dernier?

– Nous avons lancé la nouvelle version du site en bêta test, au début du mois de mai. Notre système de géolocalisation a connu un léger disfonctionnement avec les nouvelles modifications effectuées sur le serveur, mais tout est rentré dans l’ordre le 13 mai.

– A part la Tunisie, est-ce qu’il y a d’autres pays qui n’ont pas le droit d’accès à Jiwa.fm ?

– Actuellement, il n’y a que la France qui accède à Jiwa.fm. Mais nous espérons être joignables par les internautes tunisiens prochainement.

– La plateforme Deezer.com, qui est dans la même catégorie que vous, n’a pas restreint son accès à la Tunisie. Pourquoi ?

– C’est une question de budget. Quand on acquiert l’accord de diffuser une chanson ou un album, nous sommes obligés de payer un certain montant pour les ayants droits (les maisons de disques, les auteurs, etc.). Jiwa est une petite entreprise qui a des moyens financiers
modestes mais qui arrive, tout de même, à trouver sa place. Ceci dit, Jiwa optera pour un système de restrictions limitées, c’est-à-dire que l’internaute pourra accéder au site mais il n’écoutera que les chansons auxquelles nous avons acquis le droit de diffusion pour son pays.

– Beaucoup de chansons arabes qui figurent sur votre catalogue sont de la maison de disque Rotana, qui elle-même a un représentant en Tunisie. Pourquoi alors on a restreint l’accès à ces chansons uniquement pour la France ?

– Il y a deux façons d’acquérir un droit de diffusion phonographiques. Soit on contracte directement la maison de disque, soit on collabore avec un intermédiaire. Pour plusieurs chansons de notre catalogue, nous avons opté pour cette deuxième solution.

-Vous avez exprimé votre intérêt pour le marché tunisien, y’aura-t-il, donc, une future antenne de Jiwa en Tunisie ?

– Nous ne sommes pas réfractaires à l’idée d’avoir une version de Jiwa destinée au marché local tunisien.

-Dans ce cas, pourriez-vous proposer le téléchargement payant des mp3 avec des prix adéquats au niveau de vie tunisien ?

– Notre métier est essentiellement le streaming, je ne pense pas qu’on pourrait devenir revendeur de chansons online. Actuellement nous travaillons sur une version mobile de Jiwa et nous pourrions éventuellement passer des accords avec les opérateurs téléphoniques tunisiens pour diffuser Jiwa mobile en Tunisie.

PS : A l’heure même où nous envoyons cet article sur la base de données de teKiano, (jeudi 14 mai à 16h30) le site Jiwa.fm est de nouveau disponible (aux adresses jiwa.fm et jiwa.fr), juste après notre entretien téléphonique avec Jean-Marc Plueger, cofondateur du site. S’agit-il d’un autre couac ?


Propos recueillis par Welid Naffati

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