Tunisie : Nos (vrais) musiciens de demain

Les premières scènes ont éclos dans les facs de Tunisie. Quelques années plus tard, ce sont (presque) des stars. Les Tunisiens (de goût) les écoutent sur Facebook et Myspace. Ce sont nos artistes de demain.

Le paysage artistique n’offrait pas, vers l’an 2000, d’espaces aux quelques artistes de rock, de rap, de jazz et autres musiques alternatives (et marginales) en Tunisie. Les brèches ont d’abord été ouvertes dans les établissements universitaires. La fac, leur permettait de présenter leur regard, leur perception de leur art. Les artistes se plaignaient. Certes, la sono et le matos étaient défaillant et indiscutablement sous la moyenne. Peu ou pas de rémunération. Et les sponsors étaient plutôt avares, à l’époque. Mais il n’y avait pas d’alternative pour les porteurs d’un message… alternatif justement. Face aux défis, certains d’entre eux ont fini par abandonner la partie. D’autres ont gardé leur flamme intacte et l’ont ravivé. Pour insister, persister, exister. Certains ont même gagné en notoriété. Les voici aujourd’hui, sur les scènes internationales.

Les échos de leur succès parviennent au jeune public tunisien. Notamment grâce au web et ses réseaux sociaux corollaires. Myspace, et Facebook, bien sûr. De nouveaux médias à l’impact phénoménal, où nos artistes affichent une maturité artistique digne de la scène musicale internationale. On peut y croiser Badiaa Bouhrizi alias Neyssatou (écoutez


ici
). Elle sera en concert à Paris, le 20 juin 2009, avec une palette d’artistes internationaux pour un hommage à l’emblématique Cheikh Imam. A l’image de ce dernier, Neyssatou délivre un message libre, positif et fortement attaché à la culture Roots. Elle puise aussi son inspiration musicale et idéologique dans une authentique tunisianité. Sa conception de la liberté a conduit

Neyssatou à briser les frontières et à ne pas jouer uniquement en Tunisie. Elle est aussi sur les scènes de France, d’Angleterre, d’Espagne… jusqu’en Asie Centrale. Mais Badiaa n’est pas la seule perle tunisienne du web.

Star de Facebook

La coqueluche par excellence du réseau social, Facebook, est Emel Mathlouthi. Elle affiche plus de 4000 fans inscrits à sa fanpage. Cette artiste tourne maintenant partout dans le monde de l’Équateur à Paris. Sa page Myspace (voir


ici
) nous fait part de 2 dates qui l’attendent en France au mois de juin et une petite tournée algérienne entre Tlemcen, le 8 juin, Alger, le 11 juin et Annaba, le 13 juin. Pour atteindre cette notoriété, Emel a du faire ses preuves dans des festivals qui ont vu des artistes comme Alpha Blondy, Souad Massi, et Ismaël Lo.Nous n’omettrons pas des musiciens comme Mehdi Douss, guitariste au collectif Checkpoint 303 qui a fait deux fois la première partie de Massive Attack en Grande Bretagne en 2007 et en France en 2008.

Missionnaires de retour

D’autres artistes tunisiens du même rang ont vécus des expériences loin de nos terres. Mais ils sont revenus, en Tunisie, avec le souci de réanimer une scène statique. Porteur de projets ambitieux, des musiciens comme Oussema Mhidi, compositeur, arrangeur (notamment de Slam Alikom) et pianiste. Après une expérience française de 5 ans, il a connu la scène du Zénith de Paris lors de différents projets artistiques tel qu’avec Christophe Bonnaire ou encore celle du Festival «Culture commune» (Nord Pas de Calais) et celle du Festival Légendaire (Roubaix). Après des études à Paris et une formation richement éclectique, Kerim Bouzouita est de retour en Tunisie avec de riches expériences dans sa valise : direction artistique et composition du spectacle “Je ne sais plus où j’en suis” présenté à l’Auditorium Saint Germain des Près et produit par la Mairie de Paris, direction artistique de Dominque Michalon (Miss Dominique de la Nouvelle Star) et direction artistique de «Jazz & Chebbi» présenté à l’Archipel, l’une des plus prestigieuses salle de jazz en Europe. Aujourd’hui, il est en Tunisie avec des projets en tête qui ont commencé par une école cofondée avec Kays Sellami au nom d’Art Village, une école d’une perception exceptionnelle de l’apprentissage musicale
www.art-village.net .

Thameur Mekki

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