Tunisie-H1N1 : Alerte au cochon

En Tunisie, les vaccins contre la grippe porcine seront gratuits. Alors que des Canadiens crient à la manipulation médiatique et des Français mettent twitter sur la sellette. Info ou Intox ? Du lard ou du cochon ?

Grâce à une stratégie préventive efficace contre le virus de la grippe H1N1, la Tunisie a su rapidement faire face à cette situation inquiétante. Ainsi, M. Monji Hamrouni, directeur des soins de santé de base au sein du ministère de la Santé publique, a déclaré que pour mieux lutter contre cette épidémie porcine, un premier lot de 300 mille doses de vaccins antiviraux sera disponible et mis en vente fin octobre 2009 tout en précisant que la Tunisie demeure parmi les premiers pays à s’approvisionner de ce vaccin. De plus, ce premier lot de 300 mille doses ne constitue qu’une seule partie des 700 milles commandées par la Tunisie. Le reste dépendra uniquement du développement de la situation épidémiologique. A noter que nos frères libyens ont signé un contrat avec la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) pour l’importation de six millions de doses de vaccins.

En Tunisie, les quantités nécessaires de vaccins seront disponibles gratuitement, dans tous les centres de santé de base, les hôpitaux et l’Institut Pasteur. Ces derniers se présenteront sous forme de dose unique, à la lumière des nombreuses études attestant que qu’une seule dose aboutissait à la même efficacité que plusieurs. Les premiers concernés sont les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques, les nourrissons et les personnes âgées, ainsi que le corps médical et paramédical et les personnes travaillant à des postes stratégiques.


En parallèle, les autorités locales ont entrepris toute une campagne de mobilisation et de prévention sanitaires dans les établissements éducatifs, en coordination avec le ministère de la Santé publique et celui de l’Education et de la Formation. Une série d’affichage urbain, ponctuée d’une médiatisation télévisée a contribué à apaiser l’opinion publique.

Surtout que les cas avérés de contaminations, survenus au lycée Pierre Mendès France, qui a d’ailleurs amené à la fermeture d’une classe durant une période de 6 jours, n’a pas arrangé les choses. La toile a pleinement contribué à propager cette panique qui a fini par atteindre des familles et des foyers guère rassurés. Le site de microblogging Twitter est mis sur la sellette, convoqué sur le banc des accusés. En effet, selon France 24, il a embrasé la toile avec des centaines de tweets qui affluent chaque seconde à travers le monde. Ces messages concerneraient des interrogations sur les dangers, annonces catastrophistes, conseils en tout genre….

Cette attitude a été critiquée par un expert des nouvelles technologies, qui dénonce dans un post le pouvoir de désinformation de Twitter, qu’il décrit comme « la plateforme privilégiée des peurs de chacun propice à provoquer une panique générale injustifiée. »

D’un autre côté, plusieurs experts canadiens plutôt sceptiques, estiment qu’une vaccination massive à l’échelle planétaire est insensée et que les chiffres de l’OMS seraient même tronqués… «N’importe quel économiste vous dira que ces chiffres ne prouvent rien. On manipule les médias et les gouvernements. Il y a des gens qui font de l’argent avec tout cela», assure Michel Chossudvsky, économiste.

Alors s’agit-il d’info ou d’intox, de lard ou de cochon ? Quoi qu’il en soit, la Tunisie, suivie de ses voisins maghrébins a pour sa part pris les décisions qu’il fallait concernant cette pandémie. Mieux, elle serait parmi les premiers pays à avoir adopté une stratégie préventive aussi précoce. Tant mieux pour les Tunisiens.


Samy Ben Naceur

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