Les Tunisiens ne pensent qu’à ça

Les Tunisiens sont les plus « amoureux » de la francophonie. C’est Google qui le dit. Mais les recherches sur les termes «visa France» sont tout aussi tendance. «Les harragas» préfèrent-ils le web ?

Les tendances de recherche de Google sont formelles : les Tunisiens sont les plus « amoureux » de la francophonie. Sur les 7 derniers jours, nos compatriotes sont déclarés rois de l’amour par le moteur de recherche. Que ce soit sur les 30 ou même les 90 derniers jours, notre pays fait partie du peloton de tête en matière de recherches effectuées sur le terme «amour». Mieux : la Tunisie se hisse même à une enviée 5ème place dans le Top Ten des pays les plus amoureux de la planète sur les 6 dernières années. Il n’y a que le Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, et le Maroc (2ème) à faire mieux. On remarquera aussi que nos voisins algériens nous talonnent de près dans la course à la douce moitié.

Sauf que nos frères de l’ouest savent se montrer plus expressifs. Ainsi, Walid Djaghlouf «le star» a su créer le buzz sur le web, grâce à son style made in bled sur fond de sérénades et de parades amoureuses cybernétiques décalées! Ses clips vidéo font des ravages sur le réseau social Facebook. On relèvera surtout la vidéo Je t’aime Alison  où il déclare sa flamme à une jeune Française avec pour fond musical l’un des tubes de Justin Timberlake !

La fan page de Walid compte même plus de 3000 adhérents qui ne cessent de suivre ses moindres faits et gestes! Ses prestations qui lui ont valu un passage sur les chaines Nessma Tv et W9, font de ce jeune ado déjanté surnommé le « R-Kelly du Bled », l’un des phénomènes les plus médiatisés du moment. Il faut ce qu’il faut pour décrocher le précieux sésame. Les tendances de recherche de Google sur les termes «visa France» sont, à cet égard, tout aussi révélatrices. A croire que les jeunes Maghrébins ne pensent vraiment qu’à ça.

Mais d’autres portent un regard plus désenchanté sur cette tendance maghrébine et africaine. Certains observateurs plus pessimistes citeront l’illustre Reda Taliani, qui mêle rai et musique traditionnelle maghrébine dans ses compositions. On ne présente plus des titres comme « Yalbabour Ya mon amour » et « Joséphine », devenus incontournables au fil des années. Ce chanteur a entre-autre été révélé dernièrement sur la scène rap R’N’B’ française grâce au titre « Partir loin ». Et dans nos contrées, on sait plus que personne au monde que «Partir, c’est mourir un peu». Un peu beaucoup, même… Puisque ces chansons incarnent le malaise lié à l’immigration clandestine. Surtout que« les harraga» littéralement «les brûleurs » comme on les surnomme si affectueusement, à défaut de sillonner la mer, préfèrent de plus en plus les voies moins agitées du web.


S.B.N

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