Tunisie : Samy Snoussi illuminé par le jazz

Ça groove ! L’attention de la foule est braquée sur la scène. Alors que les évasions jazzy s’alternent, Samy Snoussi puise dans l’intensité du feeling des jazzmen. Ses photos manifestent la particularité visuelle de cette musique. Le coup de Blues y est assuré par le noir et blanc.

Jazzmen, Bluesmen et musiciens aux influences diverses défilent. Sur le bord de la scène de Jazz à Carthage, l’objectif d’un appareil photo cadre un trompettiste en pleine euphorie, un guitariste en solo ou un batteur aux baguettes magiques. Ces moments sont captés et enregistrés pour graver dans nos mémoires visuelles un moment d’ivresse musicale. C’est le photographe Samy Snoussi qui s’en charge !

«A la Lumière du Jazz» ainsi s’intitule son expo-photo tenue du 03 au 18 avril à l’hôtel Barcelo à Gammarth en marge de «Jazz à Carthage by Tunisiana». Cette expo s’envolera de Tunis pour s’installer à partir du jeudi 22 avril 2010 à Bruxelles du côté de la Galerie «Olga Lamdon» au quartier Grand Sablon. Samy Snoussi nous parle de son exposition : «Généralement, j’ai peur du photo-reportage. J’aime plutôt prendre mon temps et mettre en scène. Mais avec le jazz, c’est autre chose. Il y a le côté imprévisible des jazzmen qui me tente…».

23 photos s’exposent. Samy les a prises sur plusieurs scènes, dans différents pays et manifestations. «Couleur Café» à Bruxelles, «Festival de Jazz de Montreux», «Jazz à Carthage» mais aussi un peu partout en France, en Suisse et en Belgique. Son objectif n’était pas de filmer des célébrités. Et ce n’est pas le culte des personnes photographiés qui compte. C’est plutôt l’esprit flottant et récalcitrant du jazz qui séduit l’appareil photo de Samy Snoussi. Parmi ses photos, on trouve le bassiste de Ben Harper, celui de Kevin Mahogany, Charles Lloyd, le batteur de l’incontournable Ahmad Jamal, Stéphane Mercier, Ray Gelato ou encore Keziah Jones. Dans cette panoplie visuelle jazzy, on tombe même sur une trompette abandonnée sur l’un des trottoirs de Montreux.

«Que des Nikon, il y a de l’argentique et du numérique. Je suis toujours attaché à mon bon vieux argentique. Mais en fait, avant l’expo, toutes les photos ont été scannées et imprimées sur du papier arche» nous confie Samy Snoussi. Ce type de papier attribue un léger froissement aux photos, une sorte de mise en relief au point de donner une impression de mouvement aux objets photographiés.

Les scènes de jazz hautes en couleurs sont tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, dans les photos de Samy. «D’abord, c’est d’ordre esthétique. Ça dépend aussi de la possibilité de le faire. Et puis, il y a aussi le fait que ça me donne plus de maîtrise des contrastes. Dans un concert comme celui de ce soir, il y a une lumière très agitée et beaucoup de couleurs aux contrastes différents. Le noir et blanc m’offre la possibilité de les gérer» explique-t-il lors d’un entretien entamé après le concert de Kyle Eastwood Band et Chucho Valdès Quintet tenu, jeudi 15 avril, dans le cadre de Jazz à Carthage.

Avant tout, le jazz est un art de scène. Une musique qui ne trouve sa juste valeur et qui ne se manifeste avec toute sa splendeur que sur les planches. Samy Snoussi a puisé dans cette richesse visuelle renforcée par le feeling intense des jazzmen. D’une rive à l’autre, son appareil photo s’est baladé pour nous inviter à un périple avec la musique, art au potentiel capable d’abolir les frontières.

Thameur Mekki

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