Tunisie- Ramadan : Le Web, meilleur ennemi de la Télé

A l’approche de Ramadan, des pages sur Facebook promettent aux internautes le meilleur des feuilletons en streaming. Sur le web, le vidéo-player offre la possibilité d’échapper à la boulimie publicitaire. Ainsi, les fans des chaînes télé se convertissent en leurs meilleurs ennemis.

«Les Jeux Olympiques de la télé», c’est en ces termes que Nabil Karoui, président directeur général de Nessma TV a déjà qualifié le mois de Ramadan. Dans cette compétition télévisuelle, un nouveau candidat est rentré en jeu sur le terrain tunisien. Et ce, depuis l’an dernier. Il s’agit du web, et surtout Facebook (ce qu’on pourrait qualifier de l’exception tunisienne).

A une semaine du mois saint, l’armada du réseau social commençait déjà à faire des promesses aux Facebookers de Tunisie. «Ici, les meilleurs feuilletons de Ramadan» est l’intitulé de la page en question. Plus de 1000 fans y prêtent serment. Les créateurs de la page lance l’appel à la prière télévisuelle en publiant les bandes annonces de certains feuilletons programmés pour Ramadan. Et la bousculade avec les chaînes-télé commence. Les trailers de la série maghrébine «Nsibti Laaziza» et du feuilleton syrien «Bab El Hara 5», programmées sur Nessma TV, sont disponibles sur cette page. On y trouve même des images des coulisses du tournage de cette épopée télévisuelle syrienne.

Et la page promet à ses fidèles les épisodes des «Kalabess 2010» et du feuilleton «Casting» concoctés par Cactus Prod pour la grille ramadanesque de Tunisie 7.

La bande-annonce de la deuxième saison du feuilleton tunisien «Njoum Ellil» d’Hannibal TV y est aussi. Idem pour celle du feuilleton «Men Ayam Maliha» de Tunisie 21. Les spots de promo des feuilletons prévus par d’autres chaînes arabes à l’instar de MBC et Panorama Drama sont repris sur cette page. De quoi donner de l’appétit aux souris des internautes. Et tout ça n’est que le sommet de l’iceberg… en attendant le rally ramadanesque. D’autres as du web débarqueront pour imposer leur règne. Et pour cause…

Sur le net, pas la peine d’avoir à s’organiser pour regarder son feuilleton préféré sans rater sa série favorite. Pas la peine de livrer une bataille acharnée avec un des membres de sa famille autour de la télécommande. Moins de 24 heures après la diffusion d’une série quelconque, l’épisode est disponible sur la Toile.

Ainsi, une part de l’audience télévisuelle migre vers le web. Le vidéo-player de Facebook et autres sites dédiés épargnent aux férus des séries ramadanesques le mal de la boulimie publicitaire. Et voilà que les décideurs investissant dans le petit écran ne savent plus vers quel saint se vouer. Combattront-ils ce genre de «piratage» ? Difficile quand l’ennemi est incognito. Et surtout quand l’ennemi est un fan.

T.M

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