Tunisie : Jeune Carthaginois ressuscité à Byrsa

Le jeune homme de Byrsa, l’ancêtre punique des Tunisiens qui dort depuis plusieurs années au musée de Carthage, nous montre enfin son vrai visage, grâce aux techniques actuelles de reconstructions du visage, entreprises par une équipe de scientifiques de renommée mondiale.

A partir du 15 Octobre, à l’occasion d’une exposition qui se déroulera au musée de Carthage, le public tunisien aura l’opportunité de découvrir en avant première, le «visage» reconstitué de l’un de ses plus vieux ancêtres : « le jeune homme de Byrsa», dont le squelette a été découvert en 1994, en excellent état de conservation, à l’intérieur d’une tombe funéraire située sur la colline de Byrsa.

Ce projet est l’aboutissement d’un long travail accompli par Mme Leila Ladjimi Sebai, archéologue et présidente de la section de l’ICOM (International Council of Museum) en Tunisie. Dans un entretien accordé au magazine «Réalités», elle explique en détails les procédés scientifiques qui ont permis der redonner vie à ce squelette que chaque visiteur du musée de Carthage a eu l’occasion d’entrevoir dans une vitrine du premier étage.

«Nous devons tout cela à la technique de la dermoplastie qui est à la fois un procédé scientifique et artistique. Elle est héritée des domaines de la médecine légale et de la criminologie » souligne l’archéologue, qui rajoute que ce travail de longue haleine a nécessité la recours à une équipe de spécialistes mondialement connue, constituée du Dr Jean Noel Vignal, médecin paléoanthropologue et d’Elizabeth Daynes, spécialiste en dermoplastie .

Epaulée par Sihem Roudesli chabbi, paléoanthropologue tunisienne, qui a transporté le crâne à Paris, l’équipe étrangère a ainsi pu reconstituer la physionomie du personnage. Le visage du jeune homme a même été qualifié de «très beau» par la responsable du projet. Celle-ci précise que pour l’exposition, le corps du jeune homme de Byrsa (il avait 22 ans lorsqu’il est décédé), sera vêtu d’une tunique en lin de l’époque, d’une ganse pourpre qui était la couleur officielle de Carthage. Il est paré de bijoux et chaussé de spartiates. Il fera partie d’un décor spécialement aménagé, faisant office de parcours didactique au sein du musée. Grâce à des jeux de lumières, des panneaux explicatifs et une musique d’accompagnement, le visiteur pourra vivre l’espace d’un instant, la magie de l’époque carthaginoise, il y a de cela plus de 2500 ans.

Susceptible d’apporter de précieux éléments dans le domaine de la recherche scientifique et de l’archéologie, ce projet, tout à fait inédit en Tunisie, revêt des allures de science-fiction. Notamment en ce qui concerne le faciès humain et génétique de l’époque (grâce à des recherches ADN capables de révéler avec précision la couleur de la peau et même celle des yeux !) afin d’en savoir plus les origines lointaines de notre ancêtre punique.

S.B.N

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