Tunisie : Campagne contre les clandos du web ?

Le ministère est en train de mettre à jour son «outil réglementaire» pour améliorer la situation des publinets. Sur les salons de thés qui proposent la Wifi gratuitement, le syndicat des publinets rappelle que le cahier des charges ne les autorise pas à commercialiser des produits alimentaires.

Les autorités ont pris des mesures pour sauver les publinets du marasme. Et quand on sait que la plupart sont dirigés par des jeunes diplômés, on saisit mieux les enjeux sociaux de cette action. Parallèlement aux baisses tarifaires, le ministère des technologies de la communication est parti en croisade contre les publinets clandestins. Des opérations de contrôle sur plusieurs gouvernorats ont réussi à réprimer ce que les propriétaires des publinets légaux appellent «les parasites». Parce que les baisses tarifaires (voir Tunisie : Fin de la période noire pour les Publinets ?) ne suffisent pas à elles-seules à réconcilier nos concitoyens avec ces espaces publics dévolus au Net.

«Ces mesures n’ont pas aidé à encourager les tunisiens à venir aux publinets», rappelle M. Zied Bladi, un représentant de la chambre syndicale des publinets. Le problème ? Tous ces cafés, salons de thé et restaurants qui proposent gratuitement le Wifi avec la consommation, et autres concurrents non-déclarés. «Les publinets clandestins présentent également une menace permanente pour nous. Régulièrement, des agents de sécurité font le contrôle des tous les centres public d’Internet qu’ils détectent et réussissent à fermer une dizaine de ceux qui n’ont pas l’agrément. Mais pour un fermé, deux prennent le relais quelques jours après. On se demande quand est-ce que ce fléau va s’arrêter ?»

Et quid du concept même de cybercafé ? «Le cahier des charges ne nous donne pas le droit de commercialiser des produits alimentaires», répond M. Samir Sahnoun, président de la chambre syndicale des publinets qui avoue que le ministère est au courant de la concurrence des salons de thé et des restaurants qui proposent une connexion Wifi gratuite.

«Ils sont dans leur tort», souligne pour sa part M. Samir Sidhom du ministère des technologies de la communication au sujet de ces lieux de consommation qui s’improvisent en centres publics d’internet. «Un publinet doit être un lieu pédagogique qui doit enseigner au grand public la culture numérique. De ce fait, un gérant d’un publinet doit avoir un certain niveau pédagogique et universitaire pour pouvoir bien encadrer les internautes face aux dangers du Web. Notamment les plus jeunes d’entre eux».

M. Sidhom prend l’exemple de l’enfant de 5 ans qui ne doit rester seul devant son ordinateur sans l’œil vigilant de ses parents. Les gérants des publinets jouent alors le rôle du contrôle parental quand le (jeune) internaute est dehors de chez lui. Mais il ne cache pas que le ministère est en train de «mettre à jour son outil réglementaire» pour améliorer la situation des centres publics d’Internet. De nouveaux services leurs seront exclusivement accordés, pour les aider à maintenir la tête hors de l’eau.

Welid Naffati

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