Tunisie : SIDA, entre danse du singe et science allemande

En Tunisie, question SIDA, on multiplie les campagnes de prévention et on va jusqu’à exécuter la danse du singe pour tenter d’exorciser le mal dont plus de 1620 de nos citoyens sont atteints. Des scientifiques allemands redonnent de l’espoir aux malades. Mais en attendant, sortez couverts !

En Tunisie, les derniers chiffres officiels (de fin Octobre 2010) font état d’un total de 1620 malades du SIDA, dont 52 cas infectés durant les dix premiers mois de l’année en cours. La prévention, le traitement, la prise en charge médicale, psychologique sont entièrement pris en charge par l’Etat. La maladie est pourtant encore considérée comme tabou par de larges pans de la société tunisienne. Mais les choses bougent, puisque même le théâtre s’y met, pour participer à l’action de sensibilisation comme notamment à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA. Et c’est précisément le metteur en scène Taoufik Jebali, qui a tenté de passer le message avec une improbable «Danse avec le singe», comme s’intitule sa pièce de théâtre soutenue par l’Office National de la Famille et de la Population (ONFP).

Mais voilà que le SIDA, l’un des pires fléaux de l’humanité est peut-être en passe d’être totalement éradiqué. Ce sont des chercheurs allemands qui redonnent de l’espoir aux malades de la planète. Selon Le Figaro, les scientifiques «pensent avoir réussi à supprimer toute trace de séropositivité chez Timothy Brown, un Américain séropositif de 40 ans vivant en Allemagne». Le journal précise que «le malade a été soumis à une chimiothérapie et une radiothérapie, qui ont entièrement supprimé ses cellules immunitaires défaillantes. Puis il subit une greffe de moelle osseuse, destinée à produire de nouvelles cellules immunitaires saines». Après vérification, toute trace du virus VIH aurait disparu de son corps après cette greffe.

Seulement, le donneur, compatible avec Timothy, est porteur d’une mutation génétique extrêmement rare qui est peut être la solution du problème. En effet, les cellules immunitaires de notre « sauveur » (détenteur du gène CCR5 mutant) seraient résistantes à 90% des virus transmis par voie sexuelle. Et même si cette piste s’avère très prometteuse (notamment en ouvrant une brèche pour améliorer encore plus la thérapie génique) ces résultats sont à prendre avec prudence.

En effet, les mêmes chercheurs estiment que ce traitement est extrêmement compliqué et que ce n’est pas du tout évident qu’il marche sur l’ensemble des patients atteints. Qui plus est, il y a un risque que le virus subsiste encore en infimes quantités, caché au sein de cellules dites «sanctuaires».

Au final, pas vraiment de quoi donner des espoirs irraisonnés à nos 1620 malades tunisiens déclarés. Nos campagnes de prévention et nos diverses danses avec le singe, ont donc encore de «beaux» jours devant elles. Et jusqu’à l’heure actuelle, face au SIDA il n’y a qu’une seule arme préventive qui a prouvé son efficacité… Sortez couverts !


M.B.H

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