Tunisie : La Révolution va-t-elle s’exporter en Algérie ?

Depuis trois jours Facebook est difficilement accessible pour beaucoup d’internautes en Algérie. La faisabilité d’une révolte similaire à celle qui s’est déroulée en Tunisie semble inquiéter les autorités du pays frère.

Après avoir fait ses valises pour quitter définitivement  la Tunisie (du moins on l’espère), Ammar 404 semblerait avoir trouvé un nouveau refuge : l’Algérie. Depuis à peu près une semaine, nos voisins se plaignent de ne pouvoir accéder facilement aux réseaux sociaux Facebook , Twitter  ainsi que des sites de partage de vidéo (YouTube et Dailymotion), devenus de véritables outils d’expression et de revendication! Cette situation, qui coïncide avec le début des émeutes algériennes, semble s’être aggravée depuis le 14 janvier, date de la destitution de Ben Ali.

C’est ce qu’a révélé hier le portail algérien Tamurt.info qui constate que Facebook est difficilement accessible pour beaucoup d’internautes en Algérie et ce, depuis trois jours. Surtout que le réseau social en question a toujours été fluide et n’a jamais autant souffert de coupures aussi intermittentes.

Le même site web soupçonne qu’il s’agirait des prémices d’une éventuelle censure, qui tenterait de freiner les revendications des internautes algériens. Nos frères algériens commencent petit à petit à critiquer plus ouvertement les instances politiques du pays. Mais c’est   surtout «la faisabilité d’une révolte similaire» à celle qui s’est déroulée en Tunisie qui semble inquiéter les autorités. C’est que la révolution des jasmins pourrait commencer à faire tâche d’huile plus tôt que prévu… les plus optimistes, les purs et durs, parlent même de l’exporter en Algérie. Et après tout, ce sont nos frères qui devraient être les premiers servis !

Les autorités algériennes ont l’air de prendre la lame de fond tunisienne (et les réseaux sociaux) très au sérieux. Le journal en ligne Dernières nouvelles d’Algérie (DNA) a souligné de son côté que plusieurs internautes algériens ont d’ores et déjà confirmé «l’impossibilité, sinon la difficulté, d’accéder à Facebook et Twitter». Algérie Télécom, qui détient le monopole d’internet, serait actuellement pointé du doigt. Car c’est au niveau de cet organisme public que le filtrage serait susceptible d’avoir lieu.

En effet,  le  média algérien  a même pu recueillir les explications d’un ingénieur local spécialisé dans les réseaux internet, qui explique clairement que bloquer un réseau social comme Facebook s’avère être un jeu d’enfant «C’est très facile. Puisque la plupart ou la totalité du trafic passe à travers Algérie Telecom, il suffit donc d’aller sur l’équipement de sortie et introduire sur le filtre les sites qu’on veut bloquer. Sur le navigateur Internet Explorer par exemple, on peut activer un filtre de blocage parental pour interdire aux enfants d’accéder à certains sites (à travers le nom) ou bien à travers des mots clés bannis. Ce que fait un père pour son enfant, le gouvernement pourrait le faire à grande échelle».

En d’autres termes, Ammar ne semble pas vouloir disparaitre de si tôt du Maghreb. Car outre le fait qu’il  commence à pointer du nez chez nos voisins algériens,  quelques relents sembleraient encore persister en Tunisie. Ainsi,  quelques facebookeurs se seraient plaints ces derniers temps, non pas de pages «404 not found», mais de voir disparaitre purement et simplement, des vidéos à peine publiées et mêmes des comptes de certains militants ! Pourrait-il dès lors s’agir du fantôme d’Ammar ?? La réponse dans une prochaine enquête.

Synthèse de Samy Ben Naceur

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