La réunion du conseil d’administration de Tunisie Telecom s’est tenue hier, le 5 mai 2011. Et comme chaque fois, la rencontre a été marquée par des rebondissements inattendus qui dépassent la fiction. Qui aurait cru, qu’après la série de grèves des employés, ce serait le tour du PDG de Tunisie Télécom de faire son «sit-in» ?
Lors de la réunion du 5 mai 2011, du conseil d’administration de l’opérateur historique, le partenaire stratégique (EIT) de Tunisie Télécom persiste sur son refus du licenciement des 50 contractuels. En effet, les émiratis se sont montrés catégoriques sur cette question malgré l’accord signé le 26 avril 2011, entre M.Ghodhbani, le Président Directeur Général de Tunisie Telecom, et le syndicat des PTT, qui stipule le renvoi de 50 des 63 contractuels, dont la présence au sein de TT est devenue pesante pour leur collègues à cause de leurs salaires élevés.
Rappelons qu’un premier PV a été signé le 9 février 2011 (sans l’approbation du conseil d’administration) par M. Raouf Chkir, l’ancien PDG de Tunisie Télecom, qui appelait à renvoyer les managers en question. Une signature qui lui a valu sa démission, quelques jours après sa nomination.
Face à la position hostile du partenaire émirati lors de la réunion d’hier, M.Ghodhbani a décidé de geler ses fonctions à la tête de l’opérateur national des télécommunications, et ce pendant une semaine, à partir de lundi 9 mai 2011. Vraisemblablement, c’est sa façon de manifester sa contestation et de mettre la pression sur les actionnaires pour les pousser à approuver le licenciement des 50 contractuels. En effet, Il a annoncé sa décision à travers une note interne destinée aux employés de Tunisie télécom, qui circule encore une fois sur le web !
Est-ce de ce nouvel esprit que parlait M.Ghodhbani dans ses lettres adressées au personnel de TT au courant du mois d’avril ? L’intimidation pour favoriser le dialogue social ? Le licenciement de ces employés est-il si important pour la «survie» de TT ? S’agit-il de la volonté de l’ensemble des employés ou uniquement celle du bureau syndicale ? Et si ledit syndicat tient absolument à l’équité salariale, pourquoi ne s’est-il pas opposé aux récents recrutements, ceux des directeurs de Sotetel et de Topnet ? Sachant que ces derniers, d’après plusieurs employés du groupe, toucheraient plus de 6 milles dinars / mois !
Décidemment, les coulisses de Tunisie Telecom ne sont pas moins mystérieuses et douteuses que les dessous du gouvernement de transition tunisien. Dans cette boîte, en tout cas, les lendemains n’ont pas vraiment l’air de chanter, après la glorieuse Révolution.
Hamza Bouallègue
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