Tunisie : La Steg prend le Lac en otage

 

Un quartier d’affaires des plus importants de la capitale se retrouve au chômage technique obligatoire pour plus d’une heure. Mais visiblement, pour la Steg, il n’y a pas le feu au Lac. Même si les mauvais esprits et les conspirationnistes pourront évoquer un complot des «monndassines» sur l’une des pages (censurées) de Facebook.

Clic. Biiiiiiiiiiiiiiiiiip. Manque de pot, les deux sorties de l’onduleur sont occupées. Et pour une raison que seul le service technique connaît, à part siffler, l’appareil n’a pas fait l’effet escompté. Les quelques lignes alignées ont donc été perdues. C’est la énième coupure électrique qui plonge le quartier très bizness des Berges du Lac dans le noir, en cette journée ensoleillée du 25 mai. Problème de court-circuit local ? A en voir les voisins du dessous, le blackout est partagé. Pause café-clopes. Après une demi-heure sans électricité, la coupure semble s’installer dans la durée. Pause-déjeuner.

Les quelques 2-3 pelés et tondus de l’équipe Tekiano ont l’habitude de pousser jusqu’au Monoprix du quartier, histoire de se sustenter à moindre frais. Fermé. Pour cause d’électricité. C’est bête : comment les portes électriques coulissantes pourront-elles coulisser sans électricité ? Comment les caissiers vont-ils encaisser sans électricité ? Fermeture momentanée, donc. Les clients auront beau se rassembler devant le portail électrique, en une mini-manifestation aussi silencieuse que spontanée, rien n’y fait. Les portes resteront hermétiquement closes. Faudra trouver des sandwichs ailleurs. A travers ces galeries commerciales théoriquement rutilantes, mais plongées dans le noir.

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Un séminaire, organisé dans un hôtel du quartier par des collègues de la boîte, en présence d’un des plus éminents membres de la «Commission nationale d’établissement des faits sur les malversations et la corruption» a même été interrompu. Les mauvais esprits et les conspirationnistes qui prospèrent, en ces jours troublés, évoqueront peut-être un complot des «monndassines» sur l’une des pages (censurées) de Facebook.

Pour le moins agaçant. D’autant plus que votre serviteur a eu plus souvent qu’à son tour, maille à partir avec les services de notre fournisseur d’électricité. La Cité El Ghazela, en effet, connue pour abriter le fameux pôle technologique éponyme, n’est en effet pas épargnée par les coupures, et les pics de (trop) hautes tensions. Il arrive ainsi que la fée électricité se transforme en sorcière Carabosse, pour jeter des mauvais sorts à tout l’équipement électrique domestique. Nous y avons ainsi laissé quelques plumes électroniques. Une télé en panne. Un ordinateur hors-circuit, grillé, définitivement brûlé. Un lecteur DVD court-circuité, sauvé in extremis par la garantie du distributeur. Et voici que les mésaventures se poursuivent au boulot.

Un quartier d’affaires des plus importants de la capitale se retrouve ainsi au chômage technique obligatoire pour plus d’une heure. Mais visiblement, pour la Steg, il n’y a pas le feu au Lac. Elle s’est même fendue d’une facture particulièrement salée, juste après la Révolution. Les Tunisiens s’en souviennent encore et auront apprécié. Pourtant, avec l’électricité qu’il y a dans l’air, ces derniers temps, il y a quoi de quoi alimenter gratos toute la République de Bizerte à Ras El Jedir.

 

LBC

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