Tunisie : Leena Ben Mhenni démissionne de l’Instance pour la réforme des médias

 

«Je ne suis pas journaliste et je ne pourrai pas aider dans la réforme des médias mais j’ajouterai que cela n’est pas du au fait que je suis incompétente mais au fait que le domaine est pourri jusqu’aux os». Ainsi Leena Ben Mhenni explique-t-elle les raisons de sa démission de l’Instance Nationale Indépendante pour la Réforme de l’Information et la Communication.

linabenmhenni-2705La blogueuse Leena Ben Mhenni a présenté sa démission (par mail), à l’Instance Nationale Indépendante pour la Réforme de l’Information et la Communication, et l’a diffusée hier soir sur sa page Facebook. Les motivations de son départ ? Elles ne sont pas liées à la structure, ni à ses collègues de l’Instance qu’elle a quittée. Mais plutôt au degré de pourrissement avancé qu’ont atteint nos médias. «Cela n’est pas du au fait que je suis incompétente mais au fait que le domaine est pourri jusqu’aux os» précise-t-elle. Voici le contenu de sa lettre de démission :

« Bonjour si Kamel Je voulais vous annoncer que je ne souhaite plus faire partie de l’instance. Quand j’ai accepté d’en faire partie j’y suis entrée avec le rêve d’améliorer la situation des médias et faire avancer les choses mais les choses ne changent pas. Certes j’ai été souvent absente mais j’ai essayé de suivre quand même. Je me fais insulter chaque jour par des journalistes incompétents qui n’osaient même pas avoir une position neutre et transmettre la réalité des choses avant le 14 Janvier et qui n’osent pas le faire maintenant. Oui ce qu’ils disent est vrai, je ne suis pas journaliste et je ne pourrai pas aider dans la réforme des médias mais j’ajouterai que cela n’est pas du au fait que je suis incompétente mais au fait que le domaine est pourri jusqu’aux os.

Je quitte certes mais cependant je vous assure que je continuerai à aider si on me le demande. Je fus très honorée de travailler avec vous tous».

Ainsi s’achève la lettre de Leena, et son expérience au sein d’une Instance chargée de réformer un secteur en perdition. Reste à savoir si le domaine, aussi «pourri» soit-il, est susceptible de se réformer, quand quelques mois après la Révolution, on se rend compte que les mêmes acteurs, ceux qui nous bassinaient à longueur de colonnes avec les prouesses de Zaba, occupent toujours le devant de la scène. Qui auraient cru que les propagandistes attitrés de Zaba sauraient changer aussi vite de masque ? Qui aurait cru qu’ils pourraient rester impunis, pour continuer de sévir, et de servir les mêmes réseaux d’intérêts? Les plus radicaux avouent qu’il sera difficile d’éviter l’amputation pour éviter que la gangrène ne gagne le reste du corps.

 

LBC

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