Les «images saccadées» ont été puisées d’un vivier particulièrement inédit et méconnu par les cinéphiles de la nouvelle génération. Habib Mestiri, en profite pour braquer son objectif sur l’histoire du cinéma amateur. La différence avec le cinoche des «pros»? Une question de moyens.
Les «images saccadées» ont été puisées d’un vivier particulièrement inédit et méconnu par les cinéphiles de la nouvelle génération. Habib Mestiri, en profite pour braquer son objectif sur l’histoire du cinéma amateur. La différence avec le cinoche des «pros»? Une question de moyens.
Vue d’ensemble
Cinéma amateur : Fiche d’identité!
La projection du film «Images saccadées» le 27 mai au cinéma «7ème art» s’est déroulée dans le cadre de la reprise d’activités du ciné-club de la salle éponyme. La séance a donc tourné au débat sur l’histoire du cinéma amateur. Et l’assistance a eu droit à une foire aux questions en présence du réalisateur accompagné de son équipe technique.
La différence entre cinéma amateur et professionnel? «C’est avant tout une question de moyens. Le format n’y est pas pour beaucoup là-dedans. Aussi, la première catégorie s’est illustrée par la marge de liberté supplémentaire qu’elle s’est adjugée du fait qu’elle n’est pas régie par les subventions de l’Etat. Les restrictions imposées parfois par les chaînes de distribution, elle ne connait pas» précise Habib Mestiri.
D’autres cinéphiles ont souligné que le cinéma amateur a toujours servi de mégaphone pour les voix dissidentes (souvent de gauche) sous le régime de Ben Ali. A ce constat, le réalisateur a rétorqué que la masse vire toujours aux extrêmes lorsqu’elle est gouvernée par un système répressif. «Ce point a d’ailleurs été traité dans le film. Je dirai même que c’est peut-être ce soupçon d’audace, qui a fait de mon film un produit contestataire et intrépide. Ce qui nous a empêché d’avoir la subvention du Ministère quand elle était sous la férule de Mohamed El Aziz Ben Achour» souligne le réalisateur. A noter que le film sera en tournée dans les différentes salles de cinéma tunisiennes dans les prochaines semaines.
Mohamed Jebri