Khemaïes Boubtan, la nouvelle star du web tunisien

 

«Les missiles des pro-Kadhafi ne me font plus peur, je m’y suis habitué» affirme Khemaïes Boubtan, le journaliste vedette de Facebook. Qu’il soit vêtu d’un chapeau artisanal, ou d’un gilet pare-balle, l’essentiel pour lui est de traquer l’info. C’est dire que notre Batman national reste sur le qui-vive…sans coup férir!

khemaies1Khemaïes Boubtan, le correspondant de notre première chaîne nationale sur les frontières Tuniso-libyennes monte en puissance sur Facebook. Certains en sont même arrivés à l’affubler du sobriquet «Khammous Batman», un dénominatif qui rime avec les consonances de son patronyme. La nouvelle star du web tunisien est un journaliste qui a récemment fait irruption dans le journal de 20h d’Al Wataniya 1 en marge des affrontements sanglants entre les fidèles de Kadhafi et les forces rebelles sur la démarcation de la région de Dhehiba. Ses reportages télévisés sont furieusement suivis par les Tunisiens. Et immédiatement rediffusés et partagés à coup de clics sur les réseaux sociaux. «Une fois, alors que je déambulais dans les rues de Mednine, une fille de moins de 3 ans m’a interpellé pour s’enquérir de la situation de nos zones frontalières. Ceci dénote le grand intérêt que porte les citoyens sur l’actualité du pays, à cette nouvelle ère» déclare fièrement Khemaïes Boubtan au quotidien arabophone Assabah.

De «Al Mindhar» à la démarcation de Dhehiba

Et notre Batman national n’est pas né de la dernière couvée. C’est en 2000 qu’il a rejoint la division d’informations à l’établissement de la télévision nationale, il cumule également à son compteur plusieurs années d’expérience au sein de l’équipe rédactionnelle du dossier hebdomadaire culte «Al Mindhar». Il occupe actuellement le poste de directeur de l’unité de production audiovisuelle à Tataouine. Mais depuis que l’actualité s’est enflammée dans la région sud par le tir des missiles libyens sur le territoire tunisien, Khemaïes a renoué avec le travail sur le terrain.

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Ainsi s’est-il retrouvé en plein champ de bataille, aux aguets de l’info et au péril de sa vie. «Nous sommes constamment exposés au danger, les conditions dans lesquelles on travaille sont trop hasardeuses, rien n’est prévu à l’avance. Des missiles sont tombés à trois reprises à quelques encablures de notre régie, mais ceci ne nous fait plus peur maintenant, on s’y est habitué» assène Khemaïes Boubtan. Notre reporter est décidemment au four et au moulin (si si, et il lui est même arrivé de pétrir le pain avec une vielle femme au J20), arborant tantôt un casque militaire avec le gilet pare-balles qui va avec, tantôt le sarrau servant de tunique médicale, tantôt le couvre-chef artisanal des sudistes. Mais l’habit ne fait pas le moine, l’essentiel est ailleurs, et il le sait : «Rien ne vaut plus qu’une couverture médiatique de qualité» remarque-t-il. C’est dire qu’il reste sur le qui-vive…sans coup férir!

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«Khammous» sur les pas de Habib Ghribi?

Aux yeux de la communauté cybernétique, Khemaïes Boubtan représente désormais un véritable emblème de l’héroïsme journalistique. Il a même eu les honneurs dans une vidéo publiée par la page captain khobza, connue pourtant pour son sarcasme plutôt grinçant vis-à-vis des chefs de partis politiques. Sans parler de la page fan qui lui est dédiée, et qui regroupe plus de 31 mille groupies. Quitte à se demander maintenant si «Khammous Batman», fort de la légion d’internautes qui le soutien solennellement sur la Toile, est en passe de devenir le nouvel Habib Ghribi, illustre reporter de l’émission «Jawez safar» qui a fait date à l’époque sur nôtre chaîne nationale…

 

Mohamed Jebri

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