Tunisie : «Doustourna» évalué par «j’aime» ou «je n’aime pas»

 

«Le Manifeste» a commencé à «penser notre constitution» depuis le 20 mars. Aux côtés de trois autres organismes de la société civile, il a développé un projet de constitution en juillet. Et voilà qu’est né le réseau de listes indépendantes «Doustourna». C’est en cliquant «j’aime» ou «je n’aime pas» qu’il invite les internautes à évaluer les articles de sa constitution.

doustourna-101011La dynamique des réseaux sociaux était un des catalyseurs de la Révolution tunisienne. Au moment où les débats politiques s’emparent des pages du web social, où les partis politiques font campagne sur Facebook, Twitter et créent des blogs, le réseau de listes indépendantes «Doustourna» a lancé, depuis une semaine, un site interactif sur lequel il partage les articles de son projet de constitution avec les internautes. Ces activistes de la société civile, désormais politiques en étant candidats aux élections de l’Assemblée Constituante, soumettent leur «Doustour» à un débat large et ouvert avec les cybernautes tunisiens.

A noter de 1 à 5 ou sur une échelle à cinq niveaux allant de «mauvais» jusqu’à «très bien», à évaluer avec un simple clic sur «J’aime» ou «Je n’aime pas» ou à commenter, l’initiative Doustourna.org est une première en Tunisie. Mais cette démarche faisant la promotion de la démocratie participative a déjà fait couler beaucoup d’encre du côté de la presse internationale quand l’Islande l’a expérimenté.

Suite à la faillite des trois principales banques islandaises en octobre 2008, le pays, un des plus riches du monde, a vécu un crash économique. Les citoyens en colère ont multiplié sit-in et manifestations jusqu’à la chute du gouvernement en janvier 2009. Depuis cette date, le pays vit sa révolution contre «la dictature des banques». «Le point commun entre notre pays et l’Islande est que nous avons vécu sous la main mise d’un certain pouvoir qui s’étend aux autres et les prend en otage. En Tunisie, c’est le pouvoir exécutif. En Islande, c’est le pouvoir financier» déclare Jamel Mokni, tête de la liste Doustourna à la circonscription Nabeul 2.

L’élaboration d’une nouvelle constitution est devenue le principal projet national pour parvenir à se débarrasser de la tyrannie banquière en Islande. Un comité de 25 membres a été formé et a travaillé d’avril jusqu’au mois de juillet 2011. Avec des sessions ouvertes au public, ce panel a fonctionné dans un climat de transparence favorisant la concertation avec les citoyens et leur contribution à l’écriture de la nouvelle constitution de l’Islande.

Une page Facebook ainsi que des comptes sur Twitter, Flickr et Youtube ont été créé afin de permettre aux citoyens d’enrichir le texte ou d’exprimer leur mécontentement de certains de ses articles, ce qu’on appelle du «crowdsourcing». Il semble que l’expérience de l’Assemblée Constituante islandaise a inspiré Doustourna !

 

Thameur Mekki

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