Tunisie : Al Watanya et les vestiges du benalisme médiatique

Les Tunisiens se sont déchaînés sur les réseaux sociaux. Des centaines de commentaires ont ainsi fusé sur Facebook, raillant la télévision nationale, coupable d’avoir diffusé une prière dans le style le plus pur du benalisme. Des têtes sont tombées.

La veille de l’Aid El Idha, les téléspectateurs qui suivent les programmes de la Watanya 1 auront eu la surprise de voir et d’écouter, samedi dernier, Faouzi Ben Gamra, le chanteur populaire spécialisé dans le mezoued, et reconverti dans le chant soufi, déclamer des prières demandant  Dieu d’assurer le succès au dictateur déchu. Un petit voyage dans le temps, qui nous a transporté l’espace de quelques instants, dans la Tunisie d’avant la Révolution. Il n’en fallait pas plus pour que nos concitoyens se déchaînent sur les réseaux sociaux. Des centaines de commentaires ont ainsi fusé sur Facebook, raillant la télévision nationale.

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La direction de la télé a néanmoins réagi rapidement, en annonçant, dès dimanche des remaniements dans l’institution. Et le responsable de la diffusion de ce morceau agrémenté des traditionnels appels «7 novembristes» sera traduit devant le conseil de discipline apprend-on dans un communiqué diffusé par l’agence Tap.

Mais le chambardement dû à ce couac dans la programmation de notre chaîne nationale ne s’arrêtera pas là. Un nouveau directeur des programmes a ainsi été nommé en la personne de M. Adnene Khedher. Mohamed Smida, est désormais chef du service de la programmation, Wafa Daoud, chef du service de visionnage et de contrôle des programmes et Sadok Bouabène, chargé de la direction des programmes de la deuxième chaîne (chaîne des régions précise  le communiqué.

La chaîne El Watanya a donc fait preuve d’une grande réactivité, en effectuant de grands changements au niveau de son administration, un jour à peine après que les moqueries et railleries ont été publiées par nos citoyens désormais
Reste à savoir si les traces du benalisme, dans nos chaînes télé et dans nos journaux, ont été réellement effacées de notre paysage médiatique. Parce cette prière anachronique lancée par un ex-mzaoudi désireux de bien se faire voir des autorités de l’époque, n’est assurément pas le seul vestige d’un édifice façonné par des années de dictature. Il ne faudrait pas que la cornemuse lunatique de Ben Gamra soit le seul bouc émissaire sacrifié sur l’autel du médiatiquement correct post-révolutionnaire.

LBC

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