Tunisie : Souad Abderrahim se dévoile enfin

Souad Abderrahim, la représentante sans hijeb d’Ennahdha à l’Assemblée Constituante, a dévoilé ses idées. Et la polémique n’en finit pas de grossir à propos de sa vision de la société. Dirait-elle tout haut ce que tous les Nahdhaouis pensent tout bas ?

La représentante sans hijeb d’Ennahdha à l’Assemblée Constituante, à savoir Souad Abderrahim a dévoilé ses idées, sur les ondes de la Radio Monte Carlo. Elle ne s’est ainsi pas privée de critiquer  en utilisant les termes les plus durs, le phénomène des mères célibataires, qu’elle considère ainsi «comme une infamie». Cette prise de position a suscité une avalanche de commentaires moqueurs, railleurs, et parfois franchement agressifs à l’égard de Mme  Abderrahim, censée représenter la face moderniste et féministe du parti d’inspiration Souad_Abderrahimislamique. Seulement voilà : à visage découvert, la pharmacienne a visiblement du mal à garder son sang-froid. Visiblement, la périphrase, et les allusions elliptiques ne sont pas encore dans les cordes de la politicienne, qui a ainsi mis les pieds dans le plat, suscitant un tollé sans précédent auprès des internautes.

En réponse aux propos de l’animatrice qui a évoqué une loi pour «encadrer les mères célibataires et préserver leurs droits », Mme Abderrahim monte sur ses grands chevaux et «s’étonne de voir un tel débat mis à l’ordre du jour dans la société arabo-musulmane qu’est la Tunisie». Pis : elle martèle : «les mères célibataires ne devraient pas aspirer à un cadre légal qui protège leurs droits» Rappelant que dans une société musulmane, «la famille ne doit pas être formée en dehors des liens du mariage».  En d’autres termes, une telle loi, qui pourrait aider les filles mères à affronter la réprobation sociale, est donc exclue, à en croire la Nahdhaouie.

Le problème ? Selon des chiffres publiés en 2010, quatre enfants naissent quotidiennement, en Tunisie, de mère célibataire. Et ce n’est pas le recul de l’âge moyen du mariage qui va arranger les choses. Or des problèmes aussi profonds, mettant à la fois en cause des habitudes sociales, le chômage, la crise économique, ne risquent pas d’être résolus par un coup de baguette magique. En somme, les propos de Souad Abderrahim soulèvent un pan du voile qui cachait jusqu’ici sa pensée.

MK

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