Après avoir remporté quelques prix en Tunisie et ailleurs, le film «Fallega 2011» est, enfin, disponible en cycle de projections au ciné Hannibal. La caméra de Rafik Omrani nous emporte en flash back vers la fin de janvier 2011. Il était une fois le sit-in de la Kasbah 1.
«Fallega 2011», ainsi s’intitule le film au programme de la salle de cinéma Hannibal, située au centre Alyssa du côté d’El Manar I à Tunis, depuis jeudi 02 février. Réalisé par Rafik Omrani, ce film documentaire d’une durée de 52 minutes, produit par Zied Ben Romdhane, revient sur les évènements de la Kasbah 1. Trois séances sont prévues par jour à 15H, 17H30 et 20H30.
22 janvier 2011, après une marche de centaines de kilomètres, les jeunes de Menzel Bouzayene, Sidi Bouzid, Regueb, Meknassi et autres régions défavorisées du pays investissent la Place du Gouvernement à Tunis. Ils entament un sit-in à la principale revendication : dissoudre le RCD et élire une assemblée constituante. C’était l’épopée de la Kasbah 1. Rafik Omrani revient sur ce qui a animé ces nuits passées dans le froid : le courage, l’espoir ainsi que le regard des Tunisois sur ce qu’on a appelé les «Fallegas». Les rumeurs qui ont circulé dans la presse, l’attaque policière après quelques jours de discrétion et son traitement médiatique ont marqué le jeune réalisateur.
«Après le 14 janvier, l’urgence, n’était peut-être pas de filmer, mais d’agir en tant que citoyen. En effet, n’étant ni un journaliste, ni un blogueur, il m’a fallu du temps et du recul pour que je puisse reconstituer ma conception de cette réalité révolutionnaire, d’élaborer un regard différent» affirme Rafik Omrani avant d’ajouter «Le contenu médiatique marqué par une vague de désinformation massive a éveillé en moi le besoin de filmer».
Avant «Fallega 2011», Rafik Omrani a réalisé, en 2009, le court-métrage de fiction «Ali Weld Soltana». Le jeune cinéaste a sorti le film d’animation «La Poule de Saba» en 2011. Durant la même année, il a alterné avec le long-métrage documentaire «Les colombes».
Il a déjà été récompensé par plusieurs consécrations : Grand Prix du Festival Mémoire et Cinéma d’Afrique à Marseille, le Dromad’or du Meilleur long-métrage documentaire aux Journées du Documentaire de Douz et décroché la Mention spéciale du Jury à la 18ème édition des Journées du Cinéma Européen.
S.B.H
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