Tunisie : Marzouki, nouvelle victime du «tanbir» des trolls

 

Suite à la décision d’expulsion de l’ambassadeur syrien prise par le Président de la République provisoire Moncef Marzouki, ce dernier a été la cible d’une campagne de «tanbir» sur les réseaux sociaux. Le trolling est désormais un sport national en Tunisie.

moncef-marzouki-070212-340La décision prise par le Président Moncef Marzouki, samedi 4 février, d’expulser l’ambassadeur syrien de Tunisie, en signe de protestation contre le massacre d’Homs dans la nuit de vendredi dernier, n’a pas fait l’unanimité chez les Tunisiens. Hâtive, immature ou pas assez réfléchie, ceux qui n’ont pas apprécié cette décision ont décidé de s’exprimer sur le Net par un moyen devenu presque une habitude chez les Tunisiens : le trolling. Sur la page officielle du Président de la République provisoire, on pouvait lire les milliers de commentaires ; tantôt agressifs, tantôt ironiques mais souvent drôles.

Le Trolling devient presque un reflexe chez les internautes tunisiens à chaque fois qu’ils veulent épingler quelqu’un ou exprimer leur désaccord. Début janvier, Samir Dilou, Ministre des droits de l’homme et porte parole du gouvernement provisoire, avait déclaré aux médias que le terme «provisoire» n’était pas approprié pour qualifier le gouvernement actuel. La réaction des internautes ne se fait pas tarder, sa page officielle Facebook a été prise d’assaut et ne contenait plus que le mot «provisoire» copié des centaines voire des milliers de fois aussi bien en arabe qu’en français.

Quelques jours plus tard, lors de la fermeture du site de téléchargement Megaupload et de l’arrestation de son fondateur Kim Schmitz par le FBI, c’est la page de la police fédérale américaine qui a été inondée par des milliers de commentaires… tunisiens ! Et ce n’est pas la première fois que les internautes tunisiens s’en prennent à une page étrangère. Fin octobre, c’est la page officielle du Président américain Barack Obama qui se trouvait dans la ligne de mire d’une armée de trolls tunisiens suite à l’évacuation par la force des manifestants d’Oakland qui soutenaient les fameux sit-in new-yorkais «Occupy Wall Street». Mi-janvier, et après la diffusion du documentaire sur la fuite du Président déchu Ben Ali, la page officielle de la chaîne Al Arabiya avait également subi le même sort.

Que ce soit sur Twitter, ou sur Facebook, les internautes bombardent avec des milliers de commentaires, des mèmes et des photos truquées. Le Trolling, un phénomène cybernétique universel, trouve de plus en plus d’adeptes tunisiens toujours à la recherche d’une nouvelle victime virtuelle.

 

Sarah Ben Hamadi

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