Tunisie : Emel Mathlouthi encensée par les médias français

 

«Kelmti Hora», nouvel album d’Emel Mathlouthi est sorti en France, le 24 janvier 2012, chez le label indépendant World Village. Le premier opus de l’artiste tunisienne est acclamé par la critique française.

kelmti-horra-emel-mathlouthLes «chants du Jasmin », les «variations électro-tunisiennes», la « voix du peuple » sont autant de titres qui reviennent dans la presse spécialisée pour qualifier le positionnement «engagé» du nouvel album de cette «protest singer new look» comme la définit le site qui lui est dédié.

Pour cet «électro-choc» de 10 chansons, «on sent que ça va péter» dixit Isabelle Dhordain de France Inter. Dans cet opus, Emel Mathlouthi est accompagnée par Imed Alibi aux percussions, Zied Zouari au violon et à l’alto et Manu Trouvé aux machines.

D’un cercle restreint tunisien en 2005 à la scène du Café de la Danse (Paris) en mars prochain, la trentenaire tunisienne a pris son temps pour affûter son répertoire au gré des rencontres qu’elle a faites. De l’artiste pluridisciplinaire Charlélie Couture à Tricky, pillier de la scène trip hop mondiale et ex-membre des Massive Attack en passant par le groupe de dub fusion Meï Teï Shô, elle a varié ses collaborations. Ses paroles s’inspirent de sa vie et des moments-clés du monde qu’elle observe. Le magazine français spécialisé Mondomix l’a présenté comme une «jeune femme qui chante et réclame depuis l’enfance le droit à s’exprimer librement».

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Des textes qui plaisent, une rythmique un peu trip hop arrangée avec des instruments à cordes et des samples de mezoued, ces chansons écrites entre 2005 et 2011 « forment un hommage au combat qui a mené à la révolution», a-t-elle déclaré à Mondomix. Elle revient également sur ses dates tunisiennes fin 2010 : «Le dernier concert a eu lieu le 23 décembre, au CCF de Sfax. On m’avait demandé de ne pas chanter mes chansons engagées, mais je n’ai que ça… Sur scène, j’ai regardé mes musiciens et je leur ai dit “On y va”. On a joué ces morceaux. J’avais appris qu’un jeune s’était immolé quelques jours plus tôt et qu’un soulèvement s’était produit à Sidi Bouzid. Mais l’information n’était pas relayée par les médias. J’en ai parlé au public. La salle s’est rallumée, l’organisateur s’arrachait les cheveux et criait qu’on allait lui faire perdre son travail».

A posteriori amusée par sa propre audace, mais frustrée de ne pas avoir sorti cet album sous le règne de Ben Ali, elle ne peut que s’approprier des fragments de son discours final et le rembarrer dans un «Yezzi», dernier titre de son album.

Best-of et reprises de ce qu’elle a écrit pendant six ans, Kelmti Horra a tout de suite été «jasminisé» par les critiques. Et voilà que «le vent de la révolution» porte Emel Mathlouthi vers la scène internationale.

 

Léna C.

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