Jazz à Carthage by Tunisiana : Otis Taylor, artisan du Trance Blues

 

Ambiance «Trance blues» vendredi 6 avril au concert d’Otis Taylor. Un répertoire profondément inspiré de la tradition blues, mais animé par un blues électrique d’un genre nouveau, au son toujours dense, parfois minimaliste, parfois terriblement puissant. Otis Taylor a conquis un public tunisien, pas forcément connaisseur.

Pas de première partie vendredi soir pour le concert du bluesman Otis Taylor. L’artiste a offert aux spectateurs de Jazz à Carthage by Tunisiana, une ambiance «Transe blues», un genre musical, qu’il a lui-même dénommé ainsi. 

L’Américain de 64 ans, né à Chicago, est apparu sur scène vêtu d’un jeans, d’une chemise de cow-boy ; sa casquette noire et sa barbe crépue dissimulant presque son visage, seuls ses yeux d’un bleu-vert délavé perçaient. Il a chanté et gratté à la guitare électrique son répertoire, qui raconte à chaque fois une histoire : injustice, amour, etc. Un répertoire qui puise dans la tradition du blues, mais dans un style musical purement hybride.

Le public tunisien ne connaissait pas forcément cette figure emblématique du blues électrique, un genre nouveau au son toujours dense, parfois minimaliste, parfois terriblement puissant. Mais quand il a traversé la salle de concert pour aller s’asseoir sur un siège en jouant de son harmonica, Otis Taylor l’a conquis. Ces musiciens, parfaits, à la guitare mais également, à la basse, et à la batterie, ont tout autant ravi la salle. Le guitariste décrochait des mélodies électro farouches et expressives, tandis que le batteur allait jusqu’à casser ses baguettes de satisfaction.

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«L’énergie vient de la musique»

La violoniste apportait une touche légère et à la fois profonde au tout, une note féminine dont la transe sensuelle en a ému plus d’un. Interrogée sur l’incroyable énergie qui l’anime sur scène, elle a expliqué : «L’énergie vient de la musique, ce n’est pas explicable, c’est l’essence de la musique… Parfois, quand j’ai l’occasion de me revoir sur scène, je me dis ce n’est pas possible, c’est moi qui ai fait ça ? ».

Beaucoup moins spirituel, l’artisan du blues qui a lancé son propre festival (ateliers musicaux et interactivité avec le public) dans le Colorado, raconte qu’il monte sur scène pour que le public puisse écouter de la bonne musique et qu’il puisse la ressentir et s’en satisfaire, puisqu’il a payé sa place…

Par rapport au fait de jouer en Tunisie ? «Je suis venu car j’ai été invité (…) et je n’ai pas vraiment le temps d’observer les choses ici. » Blagueur, il placera quand même ce concert dans son Top 10…

En tous cas, la passion ‘brute’, primitive que son blues hybride dégage reste une émotion que le public, connaisseur ou pas, souhaiterait revivre plus souvent… Qui sait, peut-être que les tennis tunisiennes qu’il a achetées pour monter sur scène –bagages égarés-, le reconduiront bientôt par ici, pour le plus grand bonheur de nos oreilles !

Léna C.

Crédit Photo: Samy Snoussi

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