Journée de la liberté de la presse : Les pays leaders de la censure

 

Alors que l’UNESCO a décidé de mettre la Tunisie à l’honneur en célébrant la journée pour la liberté de la presse à Tunis, le Comité pour la protection des journalistes s’est intéressé aux pays maîtres de la censure et a diffusé mercredi 2 mai son Top 10 !

censure-030512Du fait de sa fermeture aux médias internationaux et de l’imposition de contrôles arbitraires sur le traitement de l’information au niveau national, l’Érythrée est en tête de la liste des dix pays qui censurent le plus la presse dans le monde entier, selon une nouvelle analyse du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une ONG dans le siège se trouve à New-York. Pas d’accès aux journalistes étrangers, contrôle étroit des du gouvernement, tout le secteur de la presse dépend du ministère de l’Information. Sur son site, l’ONG rapporte le témoignage d’un un journaliste érythréen exilé «Chaque fois qu’un journaliste devait écrire un article, ils définissaient les sujets des interviews ainsi que les aspects spécifiques à aborder». Le journaliste s’est évidemment exprimé sous couvert de l’anonymat par crainte de représailles.

Issaias Afeworki, élu Président de l’Erythrée par l’Assemblée constituante en 1993 « a depuis lors réussi à repousser les élections et la mise en œuvre d’une constitution, en grande partie en emprisonnant ses détracteurs et en anéantissant la presse privée.» précise le CPJ dans son dernier rapport.

En seconde position, on retrouve l’ancien numéro 1 de la censure (rapport CPJ en 2006), La Corée du Nord. Une petite ouverture est notée, notamment l’installation d’un bureau de l’agence de presse américaine Associated Press. La Syrie passe elle de la 9ème à la troisième place, et l’Iran fait son entrée dans le classement à la 4ème place. Cela est dû à l’interdiction d’accès aux médias étrangers ainsi que la black-out médiatique pratiqué par la Syrie quant à ce qui se passe depuis un an et la censure des sites web accentuée en Iran. Le journaliste Syrien Eiad Shurbaji a déclaré au CPJ que « La censure des médias existait bien avant la révolution, mais elle s’est accentuée depuis parce que Bashar Al-Assad veut donner au monde extérieur l’image particulière que le régime lutte contre les terroristes qui sont à l’origine de l’instabilité. »

Le reste du classement dans l’ordre, de la 5ème à la 10ème position : La Guinée équatoriale, l’Ouzbékistan, La Birmanie, L’Arabie Saoudite, Cuba et La Biélorussie. Point commun de tous ces pays, un régime autoritaire. La Chine qui ne figure pas dans le Top 10 des pays maîtres de la censure reste tout de même un pays très surveillé et où les médias sont très contrôlés.

Pour dresser ce classement, le Comité de Protection des Journalistes s’est appuyé sur 15 critères dont le contrôle du web, l’absence de médias privés et les restrictions sur les déplacements de journalistes.

Selon le dernier classement de la liberté de la presse publié en janvier 2012 de Reporters sans frontières, la Tunisie a progressé de 30 places pour se retrouver à la 134ème position. Un classement dominé par la Finlande et la Norvège.

La journée de la liberté de la presse sera célébrée par l’UNESCO en Tunisie. Une conférence sous le thème «Les nouvelles voix : La liberté des médias aide à transformer les sociétés» se tient du 3 au 5 mai du côté d’un hôtel à Gammarth. La remise du Prix mondiale de la liberté de la presse, décernée pour cette année à Eynulla Fatullayev, journaliste azer baïdjanais et militant des droits de l’homme, est prévue au Palais présidentiel de Carthage.

 

Tekiano

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