La fièvre Labess se propage en Tunisie

 

La voix de Nedjim Bouizzoul, auteur, compositeur et interprète du groupe Labess, secouera, samedi 23 juin, le Fort Ottoman à la Kasbah du Kef à partir de 21h30. Lundi dernier, son concert dans le cadre de Mousiqa Wassalem a été un véritable succès. Retour sur un moment fort de ce festival.

«J’espère qu’ils ne vont pas chanter uniquement des morceaux de leur nouvel album. Je suis venue pour écouter en live les anciens morceaux» lance, avec inquiétude, une fan de Labess à son amie. C’est que Badiaa Bouhrizi, convertie en présentatrice à l’occasion de ce concert, a annoncé que le groupe va présenter «pour la première fois en Afrique du Nord des morceaux de son nouvel album».

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Réponse immédiate par Nedjim Bouizzoul avec «Dawina», track à succès extrait de «Tout va bien», son premier album paru en 2007. L’artiste n’a pas privé ses fans, venus par centaines à l’esplanade du Musée de Carthage, d’écouter en live les morceaux avec lesquels il s’est fait connaitre en Tunisie… traversant ainsi le Québec, son lieu de résidence, jusqu’à sa terre natale maghrébine. Sa musique est difficile à caser dans un registre bien particulier. Imbibé de musiques latines, il fusionne avec subtilité la guaracha cubaine et le chaâbi algérien. Cette rencontre des genres musicaux, improbable pour les musiciens les moins aventuriers, se fait facilement avec Labess. Le ton satirique se montre, ainsi, comme une passerelle trempant les deux registres musicaux dans la même couleur.

Le public chante en chœurs le refrain de «Dawina». Guitare en main, le chanteur, en dreadlocks, poursuit sa performance. Il est accompagné par Radhouane Ben Béchir à la basse, Tareq Maaroufi à la batterie, Amine Nouri et Omar Adala aux percussions, Rémi De Villeneuve à la trompette ainsi que Daly El Gablaoui au saxophone. Cette section de cuivres additionnée à une forte section rythmique permet d’osciller avec facilité entre rumba gitana et reggae voire même du ska. De quoi charger de groove l’ambiance ultra-festive envahissant l’esplanade du Musée de Carthage.

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L’éclectisme musical est poussé, encore plus loin, dans le nouvel album de Labess intitulé «Identité», fraichement sorti au Québec. Il en interprète quelques morceaux à l’instar de «Salam», «Ifriqya» et autres. Et Labess ne tarde pas à revenir à des morceaux de «Tout va bien», ancien album du groupe. Le public les attend impatiemment. «Vous connaissez tous les morceaux ou quoi ?» clame Nedjim Bouizzoul en réponse aux ovations de ses fans en réaction aux premières mélodies de «Chamâa». Les musiciens continuent à enflammer l’ambiance. L’esplanade du Musée de Carthage se convertit en une piste de danse. Et ce, surtout quand le cocktail de musique gnaoua est servi. Pas besoin de gumbri pour le réussir. La basse de Radhouane Ben Béchir appuyée par les percussions d’Amine Nouri s’en occupe.

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Après une brève pause, les musiciens reviennent sur scène sous les clameurs du public avec «Babour Elleuh», un autre morceau à succès, avant de quitter le public déchaîné se laissant emporter par un jam. La fièvre Labess sera exportée, samedi soir, par l’Association des Arts pour le Cinéma et le Théâtre du Kef (ACT) au nord-ouest tunisien.

 

Thameur Mekki

Photos : Yassine Meddeb Hamrouni

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