L’Organisation Humain Rights Watch appelle les autorités tunisiennes à abroger la loi criminalisant la diffamation

 

Le directeur adjoint de la division MENA à l’Organisation Humain Rights Watch (HRW) Eric Goldstein a indiqué, mercredi, qu’« il est grand temps que la Tunisie relègue aux oubliettes de l’Histoire sa législation pénale répressive en matière de diffamation ».

Dans une déclaration rendue publique sur le page officielle de l’ONG, M. Goldstein a estimé que “les lois pénales réagissant la diffamation tendent à brimer la liberté d’expression et vont à l’encontre de l’intérêt public en dissuadant les citoyens de dénoncer la corruption des dirigeants”.

L’Assemblée Nationale Constituante, a-t-il considéré, a une responsabilité cruciale pour protéger et entretenir le droit à la libre expression “qui était si cruellement étouffé pendant les années précédant la révolution de janvier 2011 à travers la criminalisation de la diffamation”.

HRW souligne que “les autorités tunisiennes devraient amender de toute urgence la loi sur la diffamation pour la conformer aux normes internationales régissant la liberté d’expression”. Elle prévient, en outre, que “La diffamation doit être envisagée comme une affaire civile et non pas comme un crime passible de prison”.

De nouvelles poursuites pénales pour diffamation ont récemment été engagées contre l’universitaire Raja Ben Slama et la bloggeuse Olfa Riahi, accusées notamment de diffamation à l’égard de hauts responsables de l’Etat et de personnalités publiques.

Raja Ben Slama avait critiqué le rendement de l’élu de l’ANC Habib Khedher (Ennahdha), chargé de coordonner la rédaction de la Constitution, alors que Olfa Riahi avait publié des informations selon lesquelles Rafik Abdessalem aurait fait un usage abusif de fonds publics alors qu’il était ministre des Affaires étrangères.

Si elles sont reconnues coupables, Mmes Ben Slama et Riahi pourraient écoper de peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement en vertu d’une disposition du code Pénal qui criminalise la diffamation, voire de deux ans si elles sont jugées coupables d’avoir “imputé à tort des faits illégaux à un fonctionnaire”.

TAP

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