Film « Après la bataille » : La docu-fiction dédiée à la révolution égyptienne, dans nos salles

 

aff-apreslabataille-2013Le CinéMadart de Carthage a accueilli, mardi 8 octobre, la projection en avant-première du film égyptien de Yousri Nasrallah «Après la bataille», un des premiers longs métrages à relater et documenter la révolution égyptienne tout en la mêlant à une histoire d’amour imaginée entre une publicitaire qui habite dans les quartiers chics du Caire (Reem alias Menna Chalabi) et un illettré (Mahmoud alias Bassem Samra) qui vit du tourisme au chevet des pyramides. Il débarque dans nos salles cette semaine.

Le réalisateur était présent via Skype avant la projection afin d’introduire le film et parler des difficultés qu’il a rencontrées pour le réaliser dans une période aussi sensible et délicate tout en restant fidèle aux éléments qui font désormais partie de l’histoire. Le long métrage documente spécialement l’affaire de la descente des chameliers et cavaliers à la place Tahrir, quelques jours après la chute du régime de Hosni Moubarak, afin de brutaliser les manifestants et bousiller leur sit-in, sur un fond d’une histoire d’amour fictive.

Une image choc qui ne cesse de revenir, symbole de la répression du pouvoir. Mahmoud est l’un des cavaliers de la place Tahrir qui, le 2 février 2011, manipulés par les services du régime de Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires. Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied…

Le réalisateur s’est largement inspiré de cette vidéo réelle de l’attaque des cavaliers et chameliers afin de construire les traits de son personnage principal :

{youtube}4k0_9Y1XaC8{/youtube}

Yousri Nasrallah a tourné son film en urgence en à peine 40 jours, sans scénario, en se basant sur une réalité historique. L’histoire d’amour entre le chevalier fauché et la bourgeoise égyptienne fut un prétexte pour intégrer cette dernière à la communauté écartée qui réside aux pieds des pyramides et qui vit grâce à l’activité touristique, terriblement affectée après le départ de Moubarak, ce qui a généré un ras-le-bol général de ses habitants.

L’actrice révolutionnaire se trouve confrontée à une réalité bien loin de son idéal imaginé. Les promesses d’une équité sociale et d’un rapprochement entre les classes qui s’évaporent face à une misère plus que jamais présente, et qui s’aggrave même à la suite du printemps arabe…

Dans ce film, le réalisateur essaierait presque de rendre légitime l’action des habitants du quartier Nazlet el Sammen, à qui on a fait comprendre que chasser les manifestants va faire revenir les touristes et leur gagne-pain et sortir le pays de l’état de crise actuelle puisqu’on ne peut s’empêcher de s’émouvoir de la misère dans laquelle ils vivent et la détérioration de leurs états…

Vous pouvez voir ce film d’une durée de 2 heures, nominé plusieurs fois au cours du festival de Cannes 2012 et qui a gagné des prix dans plusieurs festivals internationaux, dans les salles suivantes :

– CinéMadart de Carthage : à partir du jeudi 10 octobre

– Le Parnasse à Tunis : à partir du jeudi 10 octobre

– Le mondial à Tunis : à partir du jeudi 10 octobre

– Hannibal El Manar : à partir du lundi 14 octobre

En attendant, découvrez La bande annonce du long métrage «Après la bataille» :

{youtube}_cST3bHQMCM{/youtube}

 

Sara Tanit

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