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«Solwen», les divagations d’une femme tunisienne… pour ne pas oublier

Durant 90 minutes hors du temps, Leila Toubel nous fait rire, attriste, surprend, inquiète, fait resurgir des doutes, infuse l’espoir et répand des vagues d’amour permanentes, aime une Tunisie, et impose l’amour d’une Tunisie qui lutte, trébuche et avance.

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Le nouveau monodrame «Solwen» de la comédienne Leila Toubel est une genèse de quatre années qui ont suivi la révolution, qui a vu des hauts et des bas, beaucoup de peine et une grande dose d’amour traduite par une femme dont les idées se bousculent dans la tête.

Solwen ou le délire d’une femme tunisienne sensée

Sur scène, une mariée habillée de blanc et noir qui ne sait pas où elle est, ni ce qu’elle fait… elle a oublié d’où elle vient et ne cesse de se demander et de demander comment elle a atterri là… Dans sa tête aussi c’est la grande agitation, les souvenirs et faits se bagarrent, chaque anecdote veut être racontée en premier, et toutes y passent à la fin…

De cette révolution qui fut un moment d’euphorie hors pair mais qui n’a pas duré, laissant rapidement la place à l’amertume, rattrapée tout de suite après par l’avidité de politiciens courant derrière des chaises, poursuivant le pouvoir. S’ensuit après la douleur des pertes, une douleur nouvelle surpassée à force de sarcasme et d’espoir…

Solwen ou l’incursion amoureuse d’une Tunisienne dans l’absolu amoureux

La robe de mariée laisse la place à un déshabillé rouge écarlate, provoquant, vivant et criant l’amour. La passion d’une femme, amoureuse du verbe aimer, et qui veut le dire à tout le monde, à tous ceux qui désirent museler cette envie d’expansion, cette liberté d’expression.

Cette Tunisienne poignarde le machisme masculin en plein cœur et s’assume telle quelle. Qu’on la traite de tous les noms elle ne se voilera pas, elle ne se cachera pas. Elle fera face à l’obscurantisme, elle se tiendra toujours debout.

Solwen, pour que le rêve existe, l’espoir persiste

Du coffre rouge qui meublait la scène sortaient les souvenirs d’une vie, d’années de métamorphoses continues, des roses rouges offertes aux martyrs qui nous rappellent l’importance de la lutte pour ce pays qui mérite qu’on se batte pour lui, un pays qui a encore à donner et à qui nous devons tant.

Leila Toubel arrive à nous infuser tout cet amour sans frontières qu’elle consacre à une Tunisie qui la malmène, la déçoit tellement parfois, mais lui prouve jour après jour qu’elle demeure un berceau de rêve, une exception…

Le cycle de représentations de «Solwen» débute jeudi 22 janvier 2015 à El Teatro. Vous pouvez voir «Solwen» ou «Olivido» de Leila Toubel jeudi, vendredi et samedi 22, 23, 24 et 29, 30 et 31 janvier à partir 19h30 à El Teatro et jeudi, vendredi et samedi 12/13/14 et 19/20/21 février 2015 à partir de 19h30 à la salle Quatrième Art de Tunis.

Sara Tanit

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